Prenons l'exemple du groupe Seb, chef de file international du petit électroménager. Il y a 15 ans, ce groupe comptait 8 000 salariés en France et 14 000 dans le monde. Aujourd'hui, il compte 5 700 salariés en France et 33 0000 dans le monde. Son chiffre d'affaires est passé de 1 milliard d'euros en 2001 à 7 milliards d'euros en 2021. Nous pensons que lorsqu'un salarié de ce groupe part à la retraite, le groupe pourrait le remplacer par un jeune salarié, sans se poser la question de la rentabilité. La responsabilité appartient aussi à ces groupes qui peuvent demain embaucher et relocaliser une partie de la production. Ces groupes sont en bonne santé économique et participent à la désindustrialisation silencieuse. Je suis secrétaire fédéral dans le même secteur depuis quinze ans, celui du nucléaire, de l'électrique, de l'électronique et du ferroviaire. Il n'existe pas une entreprise ou un site dont les effectifs n'aient diminué de 50 % en quinze ans. Les chiffres d'affaires augmentent pourtant. Les groupes qui ont les moyens d'embaucher doivent le faire et produire en France. Il n'y aura pas de deuxième chance par rapport au virage manqué en 2000 : ce sont d'abord les groupes en bonne santé qui doivent tirer le soutien à l'industrie.