. J'ai abordé dans mon propos liminaire la question de la gouvernance des entreprises. Nous parlons de codétermination à la française, qui se situe sur trois niveaux. Le premier niveau est celui du conseil d'administration. Nous proposons une présence renforcée d'au moins 30 % d'administrateurs salariés, afin que le conseil compte en son sein des membres qui connaissent l'entreprise de l'intérieur. En effet, la réalité vécue par les salariés diffère de celle remontée par les cadres. Les salariés ont souvent des contrats plus longs que les cadres et ont une expérience différente de l'histoire de l'entreprise. Cette présence des administrateurs salariés est pertinente à condition que ces salariés soient formés correctement en termes de stratégie et de finance. Le deuxième niveau concerne le CSE, consulté sur un grand nombre de sujets, mais dont l'avis est souvent peu pris en compte. Nous proposons d'établir un avis conforme, qui permettrait qu'un projet ne puisse naître dans l'entreprise que si le CSE en donne l'accord. Le dialogue social s'en verrait modifié par l'obligation de l'employeur à expliquer clairement son projet, à écouter les amendements des représentants des salariés et à se mettre d'accord avec ces derniers sur le bien-fondé du projet.
Nous avions mené une enquête intitulée Parlons travail qui avait suscité 200 000 réponses. Les trois quarts d'entre elles indiquaient que les salariés souhaitaient donner du sens à leur travail. La loi PACTE avec l'introduction de la raison d'être et des entreprises à mission est donc une très bonne chose. Il faut permettre aux salariés de participer à l'organisation de leur travail. La notion de qualité du travail dans son ensemble dépasse la question de la qualité des conditions de travail.