. La crise sanitaire a mis en lumière la problématique des ruptures de stock et de dépendance. Plus de 80 % des principes actifs sont produits en Inde et en Chine notamment. Cette situation soulève la question du transport, également problématique sur d'autres sujets comme les masques. Les ruptures de stock représentent un problème dans notre pays depuis plus de dix ans. Ce qui est nouveau, c'est l'évolution de ces ruptures de stock. En 2019, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a relevé 1 499 médicaments essentiels en difficulté ou rupture d'approvisionnement, soit 34 fois plus qu'en 2008. Pour la moitié de ces médicaments, la carence a duré plus de deux mois. Une autre problématique est que ces médicaments relativement anciens sont tombés dans le domaine public et certains sont devenus des médicaments génériques. Le transfert de ces productions en Asie a été le fruit de politiques successives de réduction des prix. Les industriels en France et en Europe n'ont plus eu d'autre choix que de se tourner vers des productions à bas coûts salariaux pour continuer de produire. L'une des seules pistes pour permettre que cette production redevienne plus locale consiste donc à jouer sur le prix, en introduisant la notion de prix plancher pour ces médicaments. Imposer des normes sociales et environnementales dans la production et la sécurité de ces médicaments lors d'arbitrages est également une bonne idée. L'orientation du PLFSS dans cette direction peut avoir un impact au niveau industriel en France.