Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du mardi 30 novembre 2021 à 15h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée :

Je crois que le ministre de l'économie est parfaitement clair en ce qui concerne les fondements de la politique que nous menons. Nous avons un objectif de souveraineté économique et industrielle dans des secteurs tels que l'agroalimentaire, l'énergie et la santé, qui sont indispensables pour la vie des Français.

Lorsque nous investissons près de 9 milliards d'euros, compte tenu du plan France 2030, dans l'hydrogène bas-carbone, c'est précisément pour construire une souveraineté énergétique permettant de nous désensibiliser à l'égard des énergies fossiles dont nous dépendons pour certains procédés industriels ou pour des usages courants en matière de mobilité lourde.

De même, lorsque nous investissons 7,5 milliards d'euros dans la santé, à travers le plan Innovation santé 2030, annoncé par le Président de la République au mois de juillet, c'est pour retrouver une souveraineté perdue en matière de produits de santé. Nous avons fait un diagnostic et nous reconstruisons sur cette base. Parmi les maillons de la chaîne, il y a les principes actifs, qui sont matures et pour lesquels l'innovation n'a plus lieu d'être. Douze principes actifs seront ainsi relocalisés sur la plateforme de Roussillon. Il y a aussi les bioproductions et les thérapies cellulaires de demain. Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2017, la France avait développé, de mémoire, cinq thérapies de ce type, contre vingt pour nos concurrents allemands ou italiens.

Nous avons besoin de reconstruire des maillons critiques pour notre autonomie en cas de fermeture des frontières, ce que nous avons vécu dans certaines circonstances, et de nous projeter dans le futur en nous positionnant sur des maillons qui seront critiques demain. Nous avons ainsi considéré que le secteur de la 5G, de la connectivité et des semi-conducteurs était essentiel pour notre économie et nous avons appelé de nos vœux le lancement d'un équivalent de l'Airbus de la batterie en matière de cloud souverain ou de semi-conducteurs pour l'ensemble de l'Europe.

Enfin, cette souveraineté se veut française au sein de l'Europe. Nous avons tout intérêt à avoir une vision européenne des maillons critiques de la chaîne et à nous répartir le travail. La France n'a pas vocation à être présente partout, elle n'en a peut-être pas non plus la capacité. Nous avons besoin d'une vision qui soit à la fois européenne et nationale.

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