Le travail interministériel est indispensable pour coordonner avec cohérence ce qui est en amont de l'industrie, à savoir la recherche publique, la recherche appliquée, la recherche privée, les transferts vers l'industrie et l'énergie, essentielle à la compétitivité de nos entreprises.
Nous travaillons par conséquent en étroite collaboration avec le ministère de la transition écologique et le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. D'autres organisations sont possibles mais cette approche transversale est particulièrement importante. Nous devons également prendre en considération les politiques de formation et de développement des compétences. Ce sont les clés de la réussite de la réindustrialisation.
Les filières critiques sont définies en concertation avec le conseil national de l'industrie, qui est structuré en dix-neuf comités stratégiques de filière. Ces comités rassemblent des représentants des entreprises, en particulier un représentant des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et un autre des petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que des organisations syndicales, ce qui permet de mieux comprendre les dynamiques de chaque filière. Le terme de filière peut également désigner un ensemble d'activités puisque toutes les industries ne fonctionnent pas en filières, avec des donneurs d'ordres et des sous-traitants. C'est ainsi le cas des infrastructures numériques ou de la cybersécurité ?
Le conseil de l'innovation, qui réunit des experts académiques, des économistes, des patrons d'entreprise, les administrations concernées, notamment la direction générale des entreprises, réalise des études et formule des recommandations pour les politiques.
Au travers du secrétariat général pour l'investissement (SGPI), dont nous souhaitons faire évoluer la gouvernance, nous voulons disposer d'une équipe dont l'expertise permette de faire émerger les innovations de rupture, ce qui suppose d'accepter que de nombreux projets échouent pour qu'un réussisse. Le taux de réussite ne dépasse pas 15 %, ce qui ne répond pas forcément à nos critères habituels de bonne politique publique et de bon emploi des fonds. L'enjeu est culturel et collectif. Par ailleurs, si les politiques tracent la voie, les dossiers doivent être choisis par des experts qui ont la compétence nécessaire pour les instruire.
Le Parlement joue son rôle de contrôle, en multipliant les auditions autour du sujet de l'industrie pour réfléchir à la meilleure gouvernance possible. Ce travail nous permet d'améliorer nos politiques. Ainsi, dans le cadre du pacte productif, M. Guillaume Kasbarian s'est vu confier une mission relative à l'accélération des procédures obligatoires préalables à une implantation industrielle. Ses propositions ont permis d'enrichir les textes.