S'agissant de l'emploi, les résultats sont déjà là puisque le nombre de postes a augmenté entre 2017 et 2019. À ce jour, 70 000 sont à pourvoir dans le secteur de l'industrie contre 40 000 avant la crise et le ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion dénombre 225 000 projets de recrutement.
Concernant le commerce extérieur, on peut penser que l'application du plan de relance explique en partie sa dégradation. Celle-ci, difficile à mesurer, n'est pas spécifique à une filière ou à une taille d'entreprise. Elle est au contraire générale et disséminée. Sachant qu'il faut deux à trois ans pour que les chaînes de production que nous soutenons s'installent et produisent, il faudra attendre autant pour obtenir les premiers résultats. Pour être parfaitement rigoureux, il faudrait une approche comparative des dynamiques des autres pays. Nous nous y employons rarement car nous pensons, à tort, que personne ne bouge pendant que nous agissons alors que tout le monde est en mouvement et en concurrence. Le benchmark est une technique importante pour évaluer les politiques publiques et comparer les nôtres à celles des autres pays, et pas seulement à celles de l'Allemagne, car nos principaux concurrents dans le mouvement de relocalisation, ce sont l'Espagne, le Portugal, l'Italie, éventuellement la Belgique.
Enfin, nous devons augmenter le nombre d'ingénieurs. Des enveloppes sont prévues dans le cadre du plan de relance et du plan France 2030 pour répondre aux besoins de formation dans les filières que nous développons. Nous devons aussi réfléchir aux manières de former. Certaines méthodes, qui recourent aux nouvelles technologies, sont plus compactes. Les Écoles 42 ou les écoles Simplon en témoignent.
Du fait de l'avancée de l'intelligence artificielle, des cols blancs pourraient être amenés à se reconvertir. Nous devons l'anticiper en simplifiant leurs démarches. Je préfère investir dans les compétences plutôt que dans un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).