Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du mardi 30 novembre 2021 à 15h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée :

S'agissant du prix, la question peut être traitée au moyen du Comité économique des produits de santé (CEPS), en intégrant dans le prix l'empreinte industrielle de la production du médicament, déconnectée du contenu de l'innovation. Cela permettrait de valoriser une production en France ou en Europe. C'est ainsi que nous travaillons à la relocalisation de la production du paracétamol en France : Seqens va fabriquer le principe actif pour UPSA et Sanofi, qui prendront en charge la galénique et la distribution des boîtes.

D'autre part, vient d'être créé l'un des leaders mondiaux des principes actifs pharmaceutiques : EUROAPI, qui est une filiale de Sanofi. L'objectif est de faire de ce groupe le pivot de la production des principes actifs en Europe.

La question des génériques se pose à l'échelon européen, puisque nous soutenons le lancement d'un projet important d'intérêt européen commun (PIIEC) en matière de santé, sur le modèle de l'Airbus de la batterie. D'aucuns estiment que l'innovation est le seul enjeu, mais 80 % des principes actifs sont produits hors de l'Union européenne et il faut aussi apporter une réponse à ce problème. Cette réponse doit-elle prendre la forme d'un PIIEC ? La semaine dernière, mon homologue grec a défendu cette position lors du Conseil « Compétitivité » ; nous l'avons soutenu sur le principe.

La question est de savoir comment l'on finance le surplus de prix. Doit-on le considérer comme le coût nécessaire d'une assurance contre un défaut d'approvisionnement ? Je rappelle que le principe actif ne constitue qu'une partie de la galénique, et que sa production ne représente pas l'essentiel du coût de revient ; pour le paracétamol, par exemple, le principe actif ne constitue que 20 % du produit. Est-on prêt à payer pour cette assurance, et si oui pour quels types de production et pour quelle part du marché mondial ? C'est tout l'enjeu.

Je connais mieux la question des biosimilaires que celle des hybrides. Là encore l'enjeu est de savoir si l'on doit privilégier une molécule certes immature mais qui est fabriquée sur le sol national, ce qui peut avoir un intérêt budgétaire, du fait de l'impôt sur les sociétés et des cotisations sociales.

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