Les associations de jeunesse et d'éducation populaire sont aujourd'hui toujours motivées, toujours présentes, mais elles sont sans doute un peu fatiguées. Elles sont fatiguées parce qu'il a fallu confiner, fatiguées parce qu'il a fallu déconfiner, fatiguées parce que des concertations ont eu lieu qui n'avaient de concertation que le nom. Ceci n'a pas donné lieu à un vrai travail commun avec la puissance publique, notamment pour préparer l'été.
Je rappelle que toutes les colonies de vacances sont apprenantes, tous les centres de loisirs sont apprenants. Il ne fallait sans doute pas avoir une mesure assimilable à une scolarisation du temps de vacances, mais réaffirmer cela et aider le secteur.
Je voudrais dire aussi que, en cette rentrée, nous nous interrogeons sur les engagements et sur certains espaces d'engagement, par exemple le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) qui n'a pas eu lieu pendant les vacances de printemps. Un certain nombre de jeunes n'ont pas pu s'inscrire pour le troisième stage d'approfondissement. Nous ne sommes pas du tout sûrs que, à la rentrée, ils puissent concilier leur vie étudiante, leurs revenus – le BAFA a un coût –, leur vie professionnelle et qu'ils puissent aller au bout de leur BAFA, donc de leur engagement pour agir dans les colonies ou les centres de vacances. Le BAFA est pourtant un espace d'engagement concret qui nourrit nos associations de jeunesse et d'éducation populaire. Nous avons travaillé sur le parcours des jeunes en BAFA qui nourrit les cadres bénévoles et permanents de nos organisations.
Le service civique nourrit également nos associations et nous saluons bien sûr les incitations existantes, en tout cas les nombreuses missions de service civique supplémentaires. Il nous faudra observer si nous parvenons à pourvoir l'ensemble de ces missions compte tenu de la situation des jeunes. Il faut le dire, le service civique ne permet pas à un jeune de vivre. C'est un espace qui permet de s'engager, mais il faut que le jeune ait les moyens de vivre à côté.
Nous sommes donc motivés, fatigués, mais présents pour accueillir les enfants, les adolescents et les jeunes dès la rentrée dans les associations, qu'elles soient sportives, culturelles ou de loisirs. Il est un peu tôt pour dresser un bilan de cette rentrée, notamment des inscriptions dans les associations.
J'ai une observation à faire : nous nous réjouissons de l'existence de cette commission, mais il faudrait un observatoire continu de la crise et de son impact, notamment au prisme des enfants, des adolescents et des jeunes. Cette commission d'enquête peut l'initier, mais des enfants, des adolescents et des jeunes doivent être inclus dans cet observatoire. Ce sera un travail à mener en commun par la suite.
Un « Plan sport » a été annoncé et nous nous en félicitons pour l'ensemble des associations sportives. Peut-être un « Plan jeunesse et éducation populaire » pour les associations concernées pourrait-il être mis en avant ? Nous avons bien compris que ce « Plan sport » vient prendre des crédits du « Plan jeunes », des plans d'investissement, mais il donne de la visibilité à un secteur et des crédits auxquels ce secteur peut avoir droit. La question de la jeunesse et de l'éducation devrait sans doute être mise également dans un plan. Nous avons bien compris qu'il était prévu des aides à l'emploi, mais combien pour l'éducation populaire et la jeunesse ?
Nous avons bien compris qu'il existe des aides pour rénover les structures, notamment pour un développement plus durable. Nous l'avons lu pour les écoles, pour les équipements sportifs, mais pas pour les centres de loisirs, pour les colonies de vacances, pour les équipements qui accueillent des centres sociaux ou des maisons des jeunes et de la culture (MJC).
Enfin, nous nous félicitons de l'aide de 30 millions sur deux ans pour les fédérations sportives, dont 10 millions pour l'équipement numérique, mais nous attendons aussi une aide exceptionnelle pour les associations d'éducation populaire et pour leur équipement numérique. Nous avons dit que la crise a révélé la fracture numérique pour les enfants, les adolescents et les jeunes. Je n'y reviens pas, mais elle a aussi révélé une certaine fracture numérique de nos associations et de nos capacités numériques à agir.