Nous avons mesuré les impacts de la crise sanitaire grâce à un sondage que nous avons commandé à l'Institut Ipsos. Il a concerné l'ensemble des jeunes âgés de 18 à 25 ans, toutes situations confondues. Les résultats obtenus, pendant et après la crise, se sont révélés inquiétants. En effet, les trois quarts des jeunes (près de 74 %) âgés entre 18 et 25 ans ont déclaré avoir rencontré des difficultés lors de la crise sanitaire, notamment pour le logement, problème majeur encore actuellement. En outre, leurs dépenses ont augmenté pendant la crise sanitaire, parallèlement à une diminution de leurs ressources puisque les secteurs dans lesquels ils prévoyaient de travailler pendant la période estivale, notamment ceux du tourisme et de la restauration, ont été particulièrement touchés par la crise. Les jeunes ont donc fait face à une double peine, à savoir une augmentation de leurs dépenses, liée à l'achat des masques et des gels hydroalcooliques, et une diminution de leurs ressources.
Dans ce cadre, nous revendiquons une réforme structurelle du système actuel de bourses. Nous saluons la décision de fixer à un euro le coût du ticket du restaurant universitaire pour les étudiants boursiers. Toutefois, aujourd'hui encore, un trop grand nombre de jeunes, boursiers ou non boursiers, sont touchés par des situations financières difficiles, notamment les jeunes dont les parents ne peuvent pas subvenir aux besoins, mais qui ne peuvent obtenir ni une bourse sur des critères sociaux ni les aides d'urgence mises en place pour la rentrée universitaire en raison de leurs revenus, auxquels ils sont rattachés.
S'agissant du domaine de la santé, 30 % des jeunes ont refusé de se soigner pendant la crise sanitaire ou, plus exactement, ont déclaré devoir renoncer aux soins en raison de leur situation financière. Ce résultat fait écho aux difficultés rencontrées par 42 % des jeunes à payer des actes médicaux ou l'achat de médicaments au cours des trois mois de la crise sanitaire. Conformément à nos propositions antérieures, nos revendications portent sur l'accès des étudiants boursiers aux soins médicaux élémentaires et aux soins spécialisés, qui assurent des conditions de vie décentes, exonérés de reste à charge. C'est important.
Nous demandons également que les jeunes de moins de 25 ans puissent avoir accès au Revenu de Solidarité active (RSA), ce qui leur permettrait de souscrire à la mutuelle complémentaire santé solidaire, dont le renouvellement est automatique pour le public concerné, mais pas pour les étudiants boursiers. Une telle situation peut parfois s'avérer complexe.
Par ailleurs, s'agissant du parcours académique et de l'orientation, 50 % des étudiants déclarent que la crise sanitaire a impacté leurs projets d'orientation et professionnels. Nous proposons de renforcer les parcours d'accompagnement personnalisés des nouveaux entrants dans l'enseignement supérieur, en les généralisant, et d'établir de façon plus exhaustive des bilans de compétences.
Il appartient aux établissements de s'assurer que les étudiants de première année sont accueillis et qu'ils suivent des formations en présentiel, dont la mise en œuvre s'avère parfois complexe. En effet, les établissements d'enseignement supérieur s'efforcent de maintenir les cours en présentiel, mais ils ne disposent pas, malheureusement, de dotations suffisantes non seulement pour fournir des masques aux étudiants, mais également pour mettre en œuvre une organisation des cours qui permette de respecter les gestes barrières. Nous constatons que les amphithéâtres sont bondés. 300 à 330 étudiants, parfois, sont assis jusque sur les marches dans une grande proximité. La plupart du temps, les universités ne disposent d'aucune solution alternative et n'ont pas les moyens de dispenser des cours dans des conditions conformes aux enjeux actuels.
Enfin, la crise a des conséquences sur l'accès des jeunes à l'emploi. Quatre jeunes sur dix étaient engagés, avant le confinement, dans un processus de recrutement qui a finalement été annulé ou suspendu. Dans ce cadre, nous sollicitons également une ouverture au RSA pour les jeunes de moins de 25 ans, couplée à un accompagnement humain renforcé qui s'avère plus que primordial. En effet, les jeunes demandent à pouvoir disposer d'un accompagnement qui soit à la fois humain et financier. Ces deux volets constitueraient un gage d'efficacité.