Intervention de Maryam Pougetoux

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 11h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Maryam Pougetoux, vice-présidente en charge des questions universitaires et des questions de jeunesse à l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) :

S'agissant des aspects purement universitaires et plus spécifiquement de l'accompagnement à la scolarité et des besoins des étudiants dans ce cadre, le tutorat nous paraît être un dispositif très intéressant pour les étudiants et les étudiantes. Les tuteurs réalisent un accompagnement individuel, le plus souvent en fin de journée, en parallèle des cours dispensés à l'université, ce qui permet aux étudiants et aux étudiantes d'approfondir certaines notions. Cette pédagogie en petits groupes se révèle efficace parce que la surcharge des amphithéâtres et des salles de travaux dirigés nuit à l'interaction entre les élèves et les professeurs.

La situation est très complexe cette année pour les élèves qui sortent des classes de terminale. Pour certains, on peut parler de décrochage scolaire. La mise en place d'un accompagnement et d'un suivi de ces élèves dans les établissements universitaires nous semble indispensable. Des professeurs référents pourraient s'acquitter de cette tâche sous réserve que des moyens leur soient attribués puisque cet accompagnement les conduirait à effectuer des heures supplémentaires.

S'agissant de la santé mentale, force est de constater que les consultations de psychologues sont extrêmement onéreuses. Les étudiants et les étudiantes privilégient l'achat de denrées alimentaires sur leur budget restreint. Il serait nécessaire de développer ce suivi psychologique et de donner les moyens aux CROUS d'embaucher un plus grand nombre de psychologues, ce qui permettrait d'ouvrir des créneaux de consultation plus fréquents. Actuellement, les agendas des assistantes sociales et des psychologues des CROUS sont très rapidement remplis. Il conviendrait qu'ils soient plus nombreux, notamment en cette période de crise sanitaire.

Pour ce qui concerne les pratiques sportives, nous avons noté un problème d'infrastructures des établissements. La situation s'avère très disparate en fonction des territoires. Proposer des activités sportives impose de disposer de locaux dans lesquels les pratiquer.

Enfin, vous nous interrogez quant à l'efficacité des CROUS pendant la crise. Certains ont fermé leurs restaurants universitaires. D'autres, comme le CROUS de Paris – je siège à son conseil d'administration –, se sont attachés à mettre en place une distribution de denrées alimentaires à emporter dès que cette pratique a été autorisée, à savoir vers la fin de la crise sanitaire. Les étudiants pouvaient donc obtenir des paniers de nourriture à un prix relativement abordable. Au-delà, certaines associations – dont l'UNEF – se sont alliées avec d'autres organisations afin de distribuer des colis alimentaires gratuits aux étudiants et aux étudiantes. Pour autant, sur l'ensemble du territoire français, y compris dans les départements et territoires d'outre-mer, la précarité des étudiants et des étudiantes s'est accentuée en raison de l'augmentation du coût de la vie.

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