Intervention de Paul Mayaux

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 11h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Paul Mayaux, vice-président en charge des affaires sociales de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) :

S'agissant de la taxe, les modalités de distribution prévoient que 30 % de ces fonds soient attribués aux initiatives individuelles et collectives afin de dynamiser la vie des campus et que 15 % soient consacrés à la santé et à la promotion de la santé de manière générale.

Le sport relève également du domaine de la santé et de la promotion de la santé. Des dispositifs se développent. Ils permettent aux jeunes d'avoir un accès aux infrastructures universitaires de sport. Ils sont encore insuffisants. Le CROUS de Montpellier, par exemple, a construit des infrastructures au cœur des résidences, en partenariat avec les UFR des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS). Les jeunes ont ainsi un accès direct et gratuit au sport, ce qui favorise la lutte contre la sédentarité. Ces belles initiatives sont encore trop peu nombreuses à l'heure actuelle.

Dans le domaine de la culture, certaines initiatives individuelles ou collectives voient peu à peu le jour, mais elles sont également trop peu nombreuses. L'utilisation de cette taxe de contribution des étudiants s'avère donc encore un peu timide.

Nous estimons que le degré de réaction du centre de réseau des œuvres pendant la crise sanitaire a été positif. Les personnels des CROUS nous ont rencontrés à plusieurs reprises, ils nous ont écoutés et nous avons pu nourrir un dialogue important avec eux. Ils ont également beaucoup travaillé avec la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF), notamment, mais également avec de nombreux acteurs publics. Cependant, leurs actions ont été bridées, faute de moyens, ce qui a conduit les organisations syndicales à devoir prendre le relais dans les distributions alimentaires. Plus de 30 000 paniers ont été distribués sur les territoires métropolitain et d'outre-mer. Nous avons également développé des dispositifs de logements provisoires qui nous ont permis d'héberger des jeunes. Je suis très content et très fier d'appartenir à un réseau capable de développer ce type de dispositifs, mais je déplore que le centre de réseau des œuvres ne dispose pas de dotations suffisantes pour s'en charger. Actuellement, le CROUS propose 175 000 logements pour plus de 2,6 millions d'étudiants et d'étudiantes. Il ne peut néanmoins pas développer son offre, faute de moyens. Des solutions alternatives existent, notamment ouvrir le parc HLM au public jeune ou encore permettre la colocation des habitats à loyer modéré, ce qui permettrait également de désengorger les demandes de logements publics. Ces dispositifs ne nécessitent pas de moyens supplémentaires, mais de la volonté, de la logistique et une évolution des habitudes.

Dans les universités qui continuent à dispenser les cours en présentiel, le centre des œuvres maintient également sa restauration en respectant les gestes barrières. Dès lors, les jeunes y sont trop nombreux et il conviendrait d'étendre les créneaux horaires d'ouverture de ces restaurants universitaires afin de satisfaire la totalité de la demande et de donner les moyens au CROUS de financer le dispositif.

Par ailleurs, ainsi que je l'ai indiqué précédemment, nous plébiscitons le renforcement des parcours d'accompagnement personnalisés et le développement des bilans de compétences.

Nous sollicitons également depuis de nombreuses années la mise en œuvre d'un contrôle continu intégral. Selon le sondage Ipsos que nous avons initié, 83 % des jeunes y seraient favorables. Les étudiants qui suivent un régime spécifique d'études (salariés, personnes en situation de handicap, sportifs, comédiens, musiciens, etc.) pourraient bénéficier d'aménagements d'études. Nous avons également suggéré de maintenir le cas échéant un contrôle terminal pour les personnes qui auraient été empêchées d'assister aux cours.

Nous souhaitons aussi la mise en œuvre d'une approche par compétences qui consisterait à renoncer à appréhender la qualité de la formation par la connaissance, mais par le prisme de la compétence et de la professionnalisation. Nous avons eu la chance de rencontrer le Canadien Jacques Tardif qui travaille beaucoup sur la problématique des compétences. Nous connaissons déjà les effets positifs de cette approche.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.