Intervention de Naïm Shili

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 11h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Naïm Shili, co-secrétaire général de L'Alternative – Union syndicale et associative :

Je n'aborderai pas les sujets évoqués par mes collègues afin d'éviter les répétitions.

S'agissant de la prévention, il me semble essentiel que l'État permette aux universités de distribuer des masques gratuitement et fasse en sorte de créer des centres de dépistage à proximité des campus. Selon la presse, les jeunes sont en partie responsables de la recrudescence du virus. Il est donc temps de mettre en place des mesures concrètes pour remédier à cette situation. L'agence régionale de santé l'a proposé à l'université de Bretagne occidentale, mais celle-ci l'a refusé. Les mesures sanitaires interdisent (en théorie) la tenue des week-ends d'intégration, des soirées étudiantes, etc., afin de limiter les risques de transmission. Nous ne nous opposons pas à ces mesures. Néanmoins, l'animation de la vie étudiante n'existant plus, des rassemblements se déroulent dans des cadres privés qui ne sont ni encadrés ni sécurisés. Il serait souhaitable que chaque université organise une réflexion avec les élus et les associations d'étudiants sur des modalités de maintien d'un minimum de vie étudiante dans un cadre sécurisé.

L'engagement solidaire des jeunes semble toujours une découverte. Or l'engagement des jeunes n'est pas une nouveauté, notamment dans des actions locales de court terme, qui ont été davantage mises en exergue au cours du confinement. Il n'en reste pas moins que les jeunes organisent souvent des marches en faveur du climat, de la lutte contre la discrimination, etc.

Le gouvernement a annoncé l'augmentation des places en service civique afin de lutter contre le chômage des jeunes. Cette décision nous pose un problème, car le service civique n'a pas vocation à lutter contre le chômage, mais à favoriser l'engagement. En outre, le budget alloué au service civique n'ayant pas augmenté, la durée des missions sera raccourcie. Nous ne sommes donc pas favorables à cette décision.

Le défaut de cadrage autant dans les universités que dans les CROUS induit des problèmes de coordination des actions concrètes menées sur le terrain en faveur des jeunes.

Par ailleurs, les CROUS développent une politique de rénovation de leurs logements très positive, si ce n'est que ces travaux sont suivis d'une très forte augmentation des loyers des logements rénovés. Dès lors, de nombreux étudiants n'ont plus les moyens de louer ces logements.

Les CROUS développent également les cafétérias. Or les coûts des formules proposées sont beaucoup plus élevés que dans un format classique de restauration universitaire et les étudiants boursiers ne peuvent pas y bénéficier des avantages du ticket restaurant à un euro.

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