Intervention de Pierre Suesser

Réunion du jeudi 24 septembre 2020 à 9h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Pierre Suesser, co-président du Syndicat national des médecins de Protection maternelle et infantile :

De nombreux travaux menés au niveau international montrent qu'une consommation abusive des écrans entraîne des effets sur le développement des enfants, sur le langage, sur l'obésité, sur des difficultés de comportement, d'attention, d'instabilité, etc. Il existe une dimension physique de ces effets, avec des enfants qui ne tiennent pas en place. Les questions d'espace et les effets physiques de l'exposition aux écrans sont entièrement combinés. Des travaux ont été menés par l'Académie de médecine sur ces sujets.

Il ne s'agit pas pour autant de stigmatiser l'usage des écrans, qui est omniprésent dans la vie quotidienne, mais d'adopter une forme d'éducation populaire et de dialogue entre professionnels et familles sur le fait que le développement des tout-petits est multisensoriel. S'ils n'ont comme activité que l'accès aux écrans, ils seront réellement entravés dans leur développement affectif et relationnel.

Des études ont montré que les enfants qui ne regardent pas la télévision, lorsque celle-ci est tout de même allumée dans la pièce, ont une activité de jeu moins riche que si la télé est éteinte. Les études contemporaines sont très convergentes sur ces aspects.

La question du logement et des espaces de vie confinés représente un enjeu essentiel de santé des enfants, lié à l'insalubrité d'un certain nombre de logements, mais également à l'espace parfois très restreint dont ils disposent.

Je voudrais réaliser à ce sujet une incise sur la question des modes d'accueil. Une réforme est en cours et des débats importants concernent une série d'enjeux de disponibilité des professionnels et de taux d'encadrement des enfants, mais également d'espace. Les décisions qui se dessinent consisteraient à garantir 7 mètres carrés par enfant dans les crèches, mais seulement 5,5 mètres carrés dans les zones urbaines très denses. Cela ressemble à une discussion technocratique, mais la réalité est que pour les enfants, la disponibilité de l'espace a divers impacts, a fortiori dans des villes où les enfants bénéficient déjà de peu d'espace à la maison et de peu d'espace à l'extérieur. Les professionnels des modes d'accueil se mobilisent fortement pour faire entendre cette réalité aux interlocuteurs du Gouvernement.

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