Du jour au lendemain, les enfants se sont trouvés confinés chez eux, isolés dans la cellule familiale. Parfois cette situation anxiogène a fini par être confortable pour certains qui se sont créé un cocon, loin du monde extérieur. Pour ces enfants, le déconfinement a été synonyme d'angoisse. En faisant le tour des écoles de ma circonscription, plusieurs professeurs m'ont alertée sur des enfants victimes de cette pathologie qu'on appelle le syndrome de la cabane, soit une peur de sortir de chez soi, d'être confronté au monde. Pourriez-vous nous parler de ce phénomène ?
Ce syndrome peut être les prémices d'un autre syndrome, moins connu : celui de Hikikomori, repli social pathologique, marqué parfois par une déficience ou une détresse personnelle importante et des troubles psychiatriques avec des conséquences désastreuses sur le milieu familial et les proches du jeune. Il touche en majorité des jeunes hommes de 13 à 30 ans et sa prise en charge est presque inexistante en France. Le confinement a pu provoquer le développement de cette pathologie chez de nombreux adolescents. Avez-vous également des éléments à partager à ce propos ?
Enfin, en vous écoutant, je pensais à Emmanuel Levinas et ses propos sur le visage. Nous sommes sortis du confinement mais nous portons tous un masque. Cela aura sans doute des conséquences qu'on ne mesure pas encore sur la perception de l'autre.