Merci mesdames pour votre présence et vos messages : nous sommes dans une société où la dimension des sciences humaines traverse beaucoup moins nos échanges et il me semble que nous avons beaucoup à apprendre à vos côtés. Je voudrais revenir sur le sujet de l'école. Je partage votre point de vue sur le fait qu'on demande beaucoup à l'école, beaucoup aux enseignants qui sont remis en cause de manière permanente.
Dans cette période traumatique ou post-traumatique, tous les enfants ne vous consulteront pas. Tous les enfants ne développeront pas des signes cliniques identifiables. Vous ne les retrouverez pas tous dans vos consultations. Que faisons-nous pour ceux-là ? Quand un drame se produit dans notre société, dans notre pays, on installe des cellules psychologiques. Et dans le moment présent, alors que toute la société, et les enfants en particulier, ont été touchés par la crise, alors que ces enfants ont été perçus comme des vecteurs de la maladie et non comme des personnes qui ressentent, qui perçoivent des éléments d'information extrêmement graves – on a beaucoup parlé du nombre de morts –, que peut faire l'école à ce sujet ?
Vous avez abordé la question des moyens : ce sont des sujets qui nous animent dans cette instance. Mais comment aider les enseignants ? Une enseignante me confiait, à l'occasion de la rentrée : « Les enfants en ont assez qu'on en parle ». Oui, bien sûr, tout le monde en a assez. Mais qu'est-ce que cela dit de ce déni ? L'audiovisuel public, par exemple, a-t-il un rôle à jouer à l'adresse de ces enfants ?