Merci tout d'abord. La présence des médecins, des pédopsychiatres, des infirmiers, de tous les membres des équipes de soignants est pour nous fondamentale, surtout lorsqu'on ressent ce sentiment d'être sorti de guerre, même si la guerre contre ce virus n'est pas terminée. Sans doute est-ce un peu tôt, mais est-il déjà possible d'identifier l'augmentation des troubles du bien-être chez les enfants, adolescents et jeunes majeurs, liée à cette crise ? On a parlé des troubles du sommeil, des troubles de comportement, mais avez-vous noté par exemple chez des adolescents une augmentation de l'absorption d'alcool, de cannabis, de drogues ? Ou des comportements déviants qui auraient justifié par exemple la saisine du juge des enfants ? Beaucoup de parents se trouvent confrontés à ces problèmes, mais peut-être la situation en a-t-elle provoqué l'augmentation. Avez-vous aussi repéré de nouvelles pathologies mentales, directement liées à ce contexte de crise sanitaire ?
Je voudrais rebondir sur la question de la cellule psychologique : peut-on imaginer, d'en installer dans les écoles, avec les parents, le temps d'expliquer, de rassurer ? J'ai trois enfants au cours préparatoire, au collège et au lycée, et je peux témoigner que les enfants sont perdus. Le sentiment de vie est positif, mais il y a aussi un sentiment d'angoisse qui peut avoir plus tard des conséquences. Pensez-vous que ce sursaut de vie est général, ou ne concerne que certains enfants et adolescents ?