Je réponds d'un mot : formation. Il n'y a pas assez de pédopsychiatres. Qu'on attend-on pour en augmenter le numerus clausus ? Plus on attend pour poser un diagnostic, plus c'est délétère. J'ai été responsable d'une unité d'hospitalisation où l'on avait une liste d'attente pour la prise en charge des enfants souffrant de phobie scolaire. Je me disais qu'on marchait sur la tête : je savais que le cas serait encore plus difficile dans trois mois, mais je n'avais pas assez de lits ! La formation de pédopsychiatres, de psychologues s'occupant d'enfants, est indispensable. Le diagnostic précoce est très important en pédopsychiatrie.
On sait – pour évoquer un sujet qui me tient particulièrement à cœur – que les enfants sujets au trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité ont souvent une comorbidité quand ils arrivent en CP avec des troubles des apprentissages. On évoque un diagnostic de TDAH, et l'enfant sera vu deux ans après ? La situation de la pédopsychiatrie est très difficile. Une politique de santé mentale doit vraiment être conduite en France. Je crois que des instances, comme l'Académie de médecine, ont fait des rapports sur la santé mentale en France. Sans vouloir entrer en compétition avec d'autres spécialités, la pédopsychiatrie n'est pas la discipline la plus coûteuse : elle n'a besoin ni d'immunothérapie, ni de radiologie, juste besoin de moyens humains.