Intervention de Pauline Spinas-Beydon

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 8h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Pauline Spinas-Beydon, directrice de la Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS) Saint-Jean de Sannois (Val-d'Oise) :

La difficulté apparaît dès les stages de troisième. Le développement du télétravail se traduit par une réduction des capacités d'accueil. Les entreprises qui, d'habitude, prenaient des stagiaires trouvent que c'est trop compliqué maintenant, elles limitent les effectifs à cause des risques sanitaires et ne veulent pas de stagiaires. Certains corps de métier qui attirent beaucoup les jeunes en remobilisation ne prennent plus de stagiaires, par exemple les pompiers, alors que nous avions des partenariats extraordinaires avec les casernes de pompiers qui étaient de véritables nouveaux départs pour les jeunes.

Je n'ai pas de vision générale des missions locales, mais, au niveau local, je constate une mobilisation très forte et la mise en place de nombreuses garanties jeune qui permettent de remobiliser nos jeunes de 16, 18, 19 ans. Cela fonctionne plutôt bien localement.

Par contre, nous estimons que 30 % des jeunes de la protection de l'enfance relèvent ou relèveraient de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et nous avons des difficultés avec les délais de mise en place de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). En fait, les délais d'instruction déjà longs des dossiers MDPH des jeunes de la protection de l'enfance ont été encore allongés par le confinement. C'est un vrai sujet car les durées de placement sont parfois courtes, nous avons peu de temps. Au moment des 18 ans, lorsque le jeune peut faire la demande, il faut faire tout le travail d'acceptation par le jeune et monter le dossier. Nous avons trois à six mois de contrat jeune majeur alors que les délais d'instruction sont longs. Le jeune bénéficiera rétroactivement d'un certain nombre de droits, notamment de l'AAH, de l'accès à tous les dispositifs de vie accompagnée. Dans la plupart des départements, les jeunes que nous gardons au sein des établissements au-delà de 18 ans sont ceux qualifiés de vulnérables, donc avec une surreprésentation de jeunes qui relèvent d'une prise en charge par la MDPH. Nous leur préparons une vie protégée et, pour cela, nous avons besoin de délais et nous sommes confrontés à des engorgements qui nous mettent en difficulté.

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