Intervention de Pauline Spinas-Beydon

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 8h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Pauline Spinas-Beydon, directrice de la Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS) Saint-Jean de Sannois (Val-d'Oise) :

Les jeunes ont accepté tout de suite de s'engager, mais c'était déjà le cas sur les actions que nous faisions auparavant. Le fait de se mobiliser ainsi fait partie de nos leviers éducatifs, pour se découvrir des talents à soi-même. Cela peut être dans des actions de proximité avec des acteurs locaux. Nous voyons dans les formations que nous développons que nos jeunes sont très enclins à s'inscrire à tout ce qui a trait aux services aux personnes. L'aide aux autres est réparatrice. De nombreux établissements Apprentis d'Auteuil ont un partenariat avec des associations dans des pays étrangers pour des chantiers de solidarité internationale soutenus par des dispositifs d'État de volontariat et de solidarité internationale.

Dans mon établissement, certains jeunes devaient partir cet été dans un orphelinat au Sénégal, en Casamance. Cela n'a pas pu avoir lieu, mais ils se sont mobilisés pour faire à la place un chantier de solidarité en France. Ils sont allés dans les Hautes-Alpes, dans un coin complètement perdu, à presque ne pas manger à leur faim - alors que ce sont de grands gaillards. Ils se sont donnés à fond alors que nous sortions du confinement et personne ne m'a réclamé des « vacances ». Ils étaient dans cette dynamique de solidarité.

Il faut apprécier les choses dans la durée. Je mène depuis dix ans des chantiers de solidarité. Nous espérons avoir tout de suite, dès le mois de septembre, des effets de transformation, et nous avons parfois des déceptions. Ce sont plutôt des graines semées qui arriveront plus tard.

Nous avons un observatoire de la violence entre enfants. Chaque directeur doit remonter les incidents significatifs. A priori, nous n'avons pas constaté d'augmentation significative et dans mon établissement, au contraire, j'ai vu le renforcement d'une vie fraternelle. Des incidents se sont néanmoins produits, avec des difficultés pour les gérer puisque le confinement empêchait la séparation. Nous avons fait des accueils en urgence, mais c'était du bricolage et de l'initiative personnelle. Il était moins facile de trouver des endroits de respiration, le réseau de familles d'accueil ou d'accueils en province étant fermé.

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