Il s'agit d'un manque de personnes qualifiées, en dépit des efforts de la région. Pour évoluer, il faut que la personne se mette à son compte ou progresse vers un métier d'éducateur ou de technicien de l'intervention sociale et familiale (TISF). En outre, le métier n'est plus attractif et n'est pas valorisé. Il ne prévoit que treize ans de progression de carrière, sur une carrière de quarante-quatre ans. Qui l'accepterait ? Ces personnes parcourent en moyenne trente mille kilomètres par an. Elles passent un week-end sur deux en dehors de chez elles. Ce sont « les petites mains » de la solidarité. Le diplôme existe. Ces femmes ont travaillé un week-end sur deux à l'internat pendant trente ans. Elles auraient des choses à apporter à l'école : cette tranquillité qui peut rassurer la maîtresse, cette « rondeur », cette capacité relationnelle. Tout ceci peut être utile à l'école. Je ne pense pas, en revanche, que l'école puisse être le porteur.
Nous nous inscrivons dans une transformation de l'offre médico-sociale ; aussi, allons jusqu'au bout. Essayons de voir dans le domaine de l'enfance, sur des territoires volontaires, s'il est possible d'hybrider ces questions. Nous sommes prêts à le faire pour le Chinonais. Nous pouvons disposer des personnels ! Des personnes peuvent être sauvées d'un licenciement pour inaptitude à 58 ans si on leur confie un enfant dans l'école de proximité, avec un trouble qu'elles connaissent. Un arrêt maladie est coûteux ; un licenciement implique de rechercher un emploi et de reprendre confiance en soi. Pour des personnes qui n'ont pas passé d'entretien d'embauche depuis trente-cinq ans, il est extrêmement compliqué de se remotiver alors que le besoin existe juste à proximité, puisque ces enfants ont besoin d'elles.