Merci pour vos témoignages. Je crois effectivement, comme vous l'avez souligné tous les trois, que les familles ont été laissées à l'abandon pendant ce confinement et livrées à elles-mêmes. La question qui est posée à travers cette commission d'enquête est de savoir comment, si cette situation était amenée à se reproduire, ne pas repartir à zéro. Vos témoignages sont extrêmement intéressants, car, y compris sur le plan législatif et réglementaire, vous devez nous fournir un certain nombre de pistes, en particulier cette question de répit à domicile ou de relayage, pour améliorer concrètement les dispositifs et éviter aux familles de revivre la « galère » qu'elles ont vécue.
Madame Langloys a évoqué les logements accompagnés pour les adultes autistes à Saint-Étienne. Elle a également abordé l'expérience des jardins solidaires. Pour l'ensemble de la population, les questions de dérogation aux règles de confinement ont été essentielles. Elles ont été une bouffée d'oxygène, en particulier pour permettre la pratique d'une activité physique de plein air pendant une heure, dans un rayon d'un kilomètre, avec le respect de la distanciation physique. Cette activité a été pour certains la course à pied, pour d'autres la marche et pour d'autres encore le jardinage, qui est une activité physique modérée. C'était une bouffée d'oxygène très importante pour l'équilibre physique et psychologique de chacun et de l'ensemble des familles.
Nous savons aujourd'hui que des sociétés et des associations de jardins ouvriers et familiaux ont monté des sections consacrées aux personnes atteintes d'un handicap, physique ou autre, et qui aujourd'hui fonctionnent. Avez-vous la possibilité de nous expliquer plus en détail en quoi a consisté cette expérience de jardin solidaire et de nous dire si elle est reproductible au niveau national ?
Je souhaite poser deux autres questions très précises. La première est relative au port du masque. Une dérogation médicale a été accordée aux enfants atteints de formes d'autisme sévère. Cela a posé des problèmes pour certains établissements médico-sociaux ; vous y êtes revenus tout à l'heure. Les masques avec des fenêtres transparentes, adaptés pour un très grand nombre de personnes handicapées, ont été peu utilisés, d'abord parce qu'ils étaient difficiles à trouver, mais aussi en raison de leur coût (10 euros pièce). Que proposez-vous sur cette question ? En ce qui concerne le retour à l'école, disposez-vous de chiffres relatifs au suivi scolaire des enfants en situation de handicap, en particulier ceux atteints de troubles du spectre autistique ?