Intervention de Danièle Langloys

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Danièle Langloys, présidente d'Autisme France :

Je ne crois pas du tout aux capacités d'évolution spontanée du champ médico-social. Nous nous sommes heurtés violemment à ce champ lorsque nous avons demandé de bien vouloir former ses professionnels à l'autisme. Je ne crois absolument pas que le salut viendra de l'évolution de l'offre médico-sociale. Ce n'est pas le secteur médico-social qui pourra faire avancer ce projet, bien qu'il soit soutenu officiellement.

Les PCPE, mis en place durant le quinquennat précédent, nous ont davantage intéressés. Nous les avions demandés en 2016, afin de permettre à des professionnels en libéral de prendre leur place dans l'accompagnement des enfants et adolescents et trouver un financement. Les éducateurs et les psychologues ne sont pas financés par la Sécurité sociale, sauf s'ils travaillent dans un IME, dans un ITEP ou dans un hôpital de jour. S'ils ne travaillent pas en institution, ces professionnels, qui sont absolument indispensables, ne reçoivent aucun financement. Nous avions demandé qu'une « parade » législative soit trouvée pour qu'ils puissent effectuer leur travail correctement. Les libéraux peuvent être des professionnels de proximité, ce que ne sont pas toujours les IME et les SESSAD compte tenu de leur nombre insuffisant. Les PCPE ont permis de les salarier et de les rémunérer – pas nécessairement certes à la hauteur de ce qu'ils souhaitaient – mais l'avenir réside dans ce fonctionnement.

Il s'agit de faire en sorte que tous les acteurs disponibles, y compris les libéraux, puissent intervenir auprès des enfants et adolescents qui en ont besoin, avec des financements qui ne reposent pas sur la famille. Certaines familles ont les moyens de rémunérer un éducateur privé ou un psychologue. Dans les établissements et services, les psychologues se font rares ; ils sont pratiquement tous partis en libéral. Ce sont essentiellement des femmes, qui gagnent en liberté – au moins la liberté éducative par rapport à ce qu'elles ont appris et ce qu'elles peuvent accomplir en lien avec les familles. Le salut viendra du travail à effectuer avec les institutions médico-sociales telles qu'elles fonctionnent. Il n'est pas possible de continuer de cette façon, qui ne répond pas au besoin ! Dans l'immense majorité des cas, les IME sont complètement « à côté de la plaque ».

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