Intervention de Danièle Langloys

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Danièle Langloys, présidente d'Autisme France :

Nous n'avons pas relevé dans notre réseau un plus grand nombre de familles se retournant vers l'ASE – sachant qu'il ne faut jamais se tourner vers l'ASE pour demander de l'aide avec un enfant autiste. Dans ces services, les professionnels, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, ignorent ce qu'est l'autisme. Ils verront des carences éducatives là où il faut simplement de l'aide éducative.

Pendant le confinement, de manière inédite et ponctuelle, des services médico-sociaux ont pu intervenir pour aider les travailleurs sociaux de l'ASE en présence d'enfants en situation de handicap. L'ASE est habituellement un monde fermé ; y faire intervenir des acteurs extérieurs dotés d'autres compétences est extrêmement compliqué. A contrario, compte tenu de la crise du covid, des audiences ont eu lieu à l'ASE lors desquelles des décisions ont été prises sans que les familles aient été présentes, aient été tenues informées ou aient reçu des documents. Le Covid a eu bon dos ! Bien sûr, dans certains cas dramatiques, il a fallu intervenir en urgence, mais nous avons surtout constaté beaucoup d'abus. Le Covid a été l'occasion, encore une fois, de ne pas identifier le trouble du neuro-développement sur lequel il aurait fallu se concentrer pour aider la famille, à plus forte raison pour sortir du confinement.

Vous me demandiez ce qu'étaient devenus les enfants. Eh bien, le monde d'avant ne leur a pas été rendu. En conséquence, ils ne vont pas bien. Une personne autiste a besoin de savoir quand les choses commencent et quand elles finissent. En ce moment, je ne peux que dire à mon fils : « je ne sais pas » et lui dire que même le Président de la République n'est pas en mesure de dire combien de temps la crise durera et combien de temps mon fils sera obligé de porter le masque.

J'aimerais également que l'ASE fasse partie d'un réseau possible de soutien, d'aide – et non de punition ! – quand les familles ne vont pas bien.

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