Je suis ravie de recevoir aujourd'hui Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, devant cette commission d'enquête qui cherche, pragmatiquement, à extraire ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné durant cette crise qui se poursuit toujours. Nous comptons sur votre absence de langue de bois ! L'objectif de nos travaux est de faire la part des choses entre régression et révélation. Cette crise a servi de sonnette d'alarme et de vigie. Elle a presque aussi permis de faire avancer la question du handicap, puisqu'elle a servi de révélateur. Nous savons aussi à quel point la personne handicapée peut être une personne-ressource. Elle innove presque tous les jours, dans sa vie hors covid. Elle a donc peut-être déployé des trésors de solutions pratiques, tout en nous donnant une leçon de résistance et de résilience.
Les jeunes en situation de handicap et leurs familles ont été particulièrement affectés par la crise sanitaire, du fait à la fois de l'interruption ou de la diminution des dispositifs d'accompagnement et d'accueil pendant le confinement, des interdictions de visites et de sorties dans les structures d'hébergement, ou encore des difficultés d'apprentissage accrues par l'école à la maison et les contraintes sanitaires qui accompagnent la reprise de l'école. Des mesures spécifiques ont été prises, notamment l'assouplissement des règles de sortie par le confinement pour les personnes en situation de handicap, au début du mois d'avril, et les aménagements du port du masque. Des dispositifs d'accompagnement voire d'accueil en cas de difficultés importantes ont été instaurés pour les familles pendant le confinement. Nous souhaitons vous entendre sur ces différents points. Disposez-vous de premières données quant aux conséquences du confinement sur la santé des jeunes en situation de handicap ? De quelle façon les structures d'accueil, en externat comme internat, fonctionnent-elles depuis le déconfinement et dans le cadre de la reprise épidémique que nous constatons depuis plusieurs semaines ?
L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».