Intervention de Sophie Cluzel

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 16h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Sophie Cluzel, secrétaire d'État :

Ce sujet me tient particulièrement à cœur. Un engagement de méthode a été signé, lors de la conférence nationale du handicap, avec l'ensemble des associations gestionnaires, les ARS et les départements – les trois piliers de l'organisation de l'offre médico-sociale en territoire. Quand nous avons ouvert le « 360 covid » en réponse d'urgence, il est apparu que nous ne recourions pas suffisamment à des solutions dans le droit commun – par exemple, les centres de loisirs. Comment travailler avec les centres de loisirs pour éviter l'exclusion ou une rupture de participation ?

Ce « 360 covid » a mis en exergue des fragilités de parcours. L'enjeu, pour octobre et novembre, consiste à travailler un cahier des charges avec les présidents de départements, les MDPH, les associations gestionnaires et les ARS, pour organiser cette orchestration sur les territoires. Car vous l'avez très bien dit, il faut que nous apportions une réponse équitable dans l'ensemble des territoires. Je suis la ministre de toutes les personnes handicapées, où qu'elles soient. Certains territoires sont plus en avance dans ce travail de coordination. Pour d'autres, il faut activer la démarche. C'est cette méthode du 360 que nous sommes en train de mettre en application. Élise Laurent, ici présente, est en charge de ce dossier. C'est un travail important. C'est un travail de confiance. Il faut que l'on soit dans la confiance pour coopérer et construire des réponses. Ce travail doit viser la pérennité. Il n'est pas question de « bricoler ». Nous avons répondu en urgence en juin, pour le déconfinement. Il nous faut maintenant travailler à la pérennisation, avec un cahier des charges partagé, des MDPH parfois au cœur de la démarche et des pôles de compétences. L'État a apporté de l'ingénierie. Nous nous sommes appuyés sur une organisation téléphonique, avec un numéro national qui bascule vers 63 départements. Nous le développerons dans l'intégralité des départements d'ici fin octobre, parce que la crise sanitaire nous oblige à apporter la même réponse partout. Parallèlement, nous travaillons la méthodologie de fond, pour avoir un cahier des charges partagé qui apporte une garantie de réponse au niveau national et des réponses territorialisées. En effet, les réponses diffèrent nécessairement d'un territoire à l'autre.

C'est une belle feuille de route en coconstruction. Cela a toujours été ma méthode. Elle a été identifiée et signée par tous les participants à la conférence nationale du handicap, le 11 février. Nous nous sommes saisis de la crise. Nous avons tout de suite mis en place le numéro d'urgence et nous travaillons désormais à la qualité des réponses. Une méthode d'orchestration est nécessaire pour apporter les bonnes réponses dans les territoires.

Pour créer ces solutions passerelles et ces réponses graduées, et accompagner autant que de besoin, nous disposons de très bons leviers. Je pense notamment au rapport de Denis Piveteau et Jacques Wolfrom consacré à l'habitat inclusif. Nous avancerons dans ce domaine avec les associations, qui sont prêtes à démarrer de nombreux projets dans les territoires. L'État doit se montrer ingénieux et ingénieur, mettre de l'huile dans les rouages, lever tous les freins – ils ont été identifiés. Un important travail interministériel sera mené, avec le ministre du logement, Brigitte Bourguignon et moi-même. Trouver et créer ces solutions rapidement est une vraie feuille de route. Les familles n'en peuvent plus. Elles ne peuvent plus attendre. Cette crise met en exergue les fragilités et les ruptures de parcours.

En somme, nous avons une très belle feuille de route. Le Premier ministre aura l'occasion de s'exprimer à ce sujet, puisqu'il y aura une mobilisation nationale. Un comité interministériel du handicap se tiendra le 29 octobre, pour remobiliser l'ensemble du Gouvernement afin de répondre à cette crise sanitaire, économique et sociale, et créer des réponses de proximité, parce que c'est cela qui nous importe.

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