Intervention de Sophie Cluzel

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 16h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Sophie Cluzel, secrétaire d'État :

J'aurai du mal à avoir un point de vue sur cette situation particulière. En revanche, je suis prête à travailler avec vous pour identifier et lever les freins, et vous aider à porter ce projet.

Le sujet de l'accès au sport et à la culture est encore insuffisamment traité. Historiquement, en effet, on accompagnait la personne, pas l'environnement. C'est de là que vient notre retard de l'acceptation de la différence au quotidien, dans l'accès au sport et aux loisirs à côté de chez soi. J'ai besoin de l'expertise du secteur médico-social, notamment de ses services, pour accompagner les enfants, après la sortie de l'école, dans les centres de loisirs, dans les écoles de musique, dans les écoles de sport – bref, dans les centres du quotidien. Nous devons accompagner les familles pour qu'elles n'aient plus elles-mêmes à pousser les portes. C'est tout l'enjeu des assistants de projet de vie et des référents de parcours. Il faut déployer ces nouveaux métiers d'accompagnants partout dans le milieu dit ordinaire, pour faciliter les démarches et pousser les portes. C'est déjà le cas pour l'accueil en crèche, avec le bonus « crèche inclusive » – car c'est dès l'accueil en crèche que l'on peut faire changer les regards. Mais l'argent ne suffit pas. Il faut que des personnes-ressources viennent expliquer, faire tomber les peurs, les préjugés et les appréhensions du milieu dit ordinaire, pour l'assurer qu'il saura faire. Les animateurs savent utiliser des pédagogies différenciées. C'est leur ADN.

Je veux travailler avec la fédération française du sport adapté et la fédération française handisport, pour que ces personnes-ressources viennent travailler dans les clubs de loisirs et de sport, par exemple pour favoriser l'accompagnement à la piscine à côté de chez soi, pour déverrouiller les appréhensions et pour que la pratique sportive et culturelle soit de proximité pour les familles. Nous devons devenir intraitables en la matière, car il y va de la capacité de la famille à vivre normalement dans son environnement proche. C'est tout l'enjeu de ces communautés 360, qui pourront effectuer ce travail d'acculturation dans les lieux de pratique pour tout un chacun. C'est cela, la société inclusive : l'environnement s'adapte à l'enfant et à sa famille, et pas l'inverse.

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