Intervention de Isabelle Debré

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 9h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Isabelle Debré, présidente de l'Enfant bleu – Enfance maltraitée :

Pour en revenir au 119, au partenariat entre le 119 et les associations et aux partenariats entre les associations, nous avons vraiment travaillé ensemble (Colosse aux pieds d'argile, la Voix de l'enfant, Enfance et Partage) et sommes totalement complémentaires. Il n'existe fort heureusement aucune concurrence dans ce combat contre la maltraitance des enfants. Nous sommes intervenus en appui du 119 et avons constaté que ce numéro était vraiment très chargé.

Le 119 est-il assez connu des enfants ? Non, certainement pas. Il faudra le faire connaître encore davantage, même s'il est quand même très connu. Cependant, les enfants n'étaient de toute façon pas à l'école durant le confinement, et ne savaient pas qui appeler depuis chez eux. En outre, appeler lorsque son agresseur se tient en face de soi s'avère tout de même extrêmement compliqué.

Je voudrais ensuite revenir sur le rôle de l'Éducation nationale, sans être très désagréable. Nous sommes tous de longue date engagés dans ce combat, mais le ministère avec lequel l'Enfant bleu a eu le plus de problèmes est celui de l'Éducation nationale. Cet état de fait ne date pas d'hier : ainsi, du temps où nous étions au ministère de la Justice avec Dominique Perben, tous les ministères étaient représentés, hormis le ministère de l'Éducation nationale. Je sais que Jean-Michel Blanquer a à cœur de faire en sorte que son ministère soit partie prenante du combat qu'est la lutte contre la maltraitance des enfants. En effet, où peut-on, le plus rapidement possible, détecter un cas de maltraitance, si ce n'est au sein de l'Éducation nationale ? Un professeur de dessin voit des dessins bizarres, un professeur de français lit des rédactions inquiétantes, un professeur de gymnastique constate qu'un enfant a toujours un rhume lorsqu'il faut aller à la piscine. Peut-être doit-il se demander si l'enfant n'a pas envie de se mettre en maillot de bain parce qu'il est couvert d'ecchymoses ? L'école est vraiment le lieu où l'on peut détecter et repérer le plus rapidement possible les cas de maltraitance. Il nous faut travailler avec l'Éducation nationale.

Je rejoins totalement les propos de Martine Brousse à propos de la justice, mais la laisserais en parler.

Sur l'aide à la parentalité, M. Dennery a très bien expliqué la situation et nous voyons bien là que les associations sont complémentaires. Nous nous occupons essentiellement des enfants ; nous accompagnons certains parents, mais nous les dirigeons plutôt vers les associations qui les aideront en termes de parentalité. En revanche, nous accompagnons les parents qui ont été maltraités dans leur enfance, parce qu'ils ont besoin d'aide.

En ce qui concerne les enfants demeurés seuls à la maison, je ne dispose d'aucun chiffre. A priori, ceux-ci ne sont pas encore complètement remontés des départements.

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