L'affichage du 119 dans tous les établissements scolaires constitue une obligation.
Chez Enfance et Partage, nous nous sommes interrogés sur le rôle de l'Éducation nationale, car nous effectuons beaucoup de prévention dans les établissements scolaires et disposons de plusieurs outils de prévention, selon les âges et les thèmes (violences physiques, violences sexuelles, négligences, cyberharcèlement, images pédopornographiques). Nous n'avons pas pu aller dans les écoles pendant le confinement, bien évidemment, mais nous ne le pouvons toujours pas. Les instituteurs et chefs d'établissement ne veulent pas laisser entrer des intervenants comme nous, alors que nous sommes agréés par l'Éducation nationale depuis 2007. Le cabinet d'Adrien Taquet nous avait demandé, dès le déconfinement du 11 mai, si nous disposions d'un outil pour aider l'Éducation nationale. Or notre outil, qui s'appelle Prévenir Repérer Écouter Soutenir Agir (PRESA), s'adresse aux professionnels de la petite enfance. Nous l'avons donc adapté pour l'Éducation nationale avant de le proposer à Adrien Taquet. Nous souhaiterions cependant disposer d'un courrier signé par le ministre de l'Éducation nationale et par M. Taquet, qui nous permette de rentrer plus facilement dans les écoles. Les professionnels de l'Éducation nationale s'avèrent frileux, ce qui est bien normal. Ils ne veulent pas nous laisser rentrer, et surtout pas après le 11 mai. J'ai effectué cinq ou six relances, mais nous n'avons eu aucun retour. Je sais qu'ensuite, les autres associations ont également été sollicitées à propos d'un outil.
Ces propos n'enlèvent toutefois rien à la reconnaissance d'Enfance et Partage à l'égard des professionnels de l'Éducation nationale. En effet, parmi tous les signalements d'informations préoccupantes que nous recevons, l'Éducation nationale est notre première pourvoyeuse.
L'aide à la parentalité constitue par ailleurs un très vaste sujet. Nous-mêmes intervenons un peu en termes de prévention précoce : on ne naît pas parent ; on apprend à être parent et à mon avis, tout au long de l'enfance, de l'adolescence et encore après, car la parentalité ne cesse pas aux 18 ans du jeune majeur. En tant que partie civile et administrateur ad hoc, nous nous rendons bien compte que certains bébés sont secoués par de jeunes parents, dépassés par la venue d'un tout petit, c'est pourquoi nous avons créé notre service Allo Parents Bébé.
Enfin, je serais malheureusement bien en peine de vous dire où étaient les enfants dont les parents ne pouvaient télétravailler. Nous ne disposons d'aucun retour.