Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 11h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous achevons cette matinée d'auditions en recevant des représentants de la police nationale et de la gendarmerie nationale, qui nous apporteront notamment leur éclairage sur la prise en charge des enfants et adolescents victimes de violences intrafamiliales.

Sur les 122 mineurs victimes d'infanticide en 2018, 80 sont décédés dans le cadre intrafamilial et deux tiers des victimes étaient des enfants de moins de 5 ans, c'est pourquoi la crainte était grande que le confinement soit un terrain propice à l'accroissement des violences intrafamiliales. Nous avons ainsi pu constater une hausse considérable des appels au 119 et le nombre d'informations préoccupantes adressées par le 119 aux services départementaux de protection de l'enfance a crû de 30 %. Entre le 18 mars et le 10 mai 2020, 55 % des appels pris par les écoutants du 119 ont donné lieu à des informations préoccupantes, contre 49 % à la même période en 2019.

Si la première mission des forces de l'ordre, à compter du 17 mars dernier, a consisté à contrôler le respect de l'obligation de confinement par nos concitoyens, la prévention et la lutte contre les violences intrafamiliales ont également correspondu à une tâche essentielle, dans le contexte exceptionnel du confinement.

Nous souhaiterions donc vous entendre sur l'évolution des violences intrafamiliales pendant la période de confinement, sur l'action des forces de l'ordre, sur l'articulation entre votre action et celle de la justice, ainsi que sur les possibilités d'hébergement et de prise en charge des victimes de violences intrafamiliales. Des dispositifs spécifiques ont été mis en place pour permettre leur signalement pendant le confinement, tels que l'envoi de SMS au 114 pour pouvoir appeler au secours sans se faire entendre, en plus du 17 et des plateformes de signalement, ou encore la mise en place d'un dispositif d'alerte dans les pharmacies et de points d'accompagnement éphémères dans des centres commerciaux. Vous pourrez nous indiquer si ces dispositifs ont bien fonctionné et exposer vos propositions pour améliorer la prévention des violences intrafamiliales.

Nous tenions beaucoup à vous auditionner parce qu'en tant qu'ancienne journaliste, je considère que, sur le terrain, vous faites presque partie de ceux qui rentrent le plus dans les foyers. Vous avez l'oreille et l'œil aiguisés sur tout ce qu'il s'y passe à huis clos. En toute franchise, vous pourrez donc nous dire si tout ce que vous constatez est bien pris en compte.

Comme l'impose à toute personne auditionnée par une commission d'enquête, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, je vais maintenant vous demander de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

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