Intervention de Vincent Le Beguec

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 11h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Vincent Le Beguec, conseiller du directeur général de la police nationale :

Ils n'ont pas disparu, mais comme les autres Français, ils ont moins circulé durant cette période.

En termes de signaux faibles, les tensions ont manifestement été nombreuses au sein des foyers qui selon moi, ont plutôt fait preuve de résilience. La période n'était facile pour personne, même dans les foyers qui habituellement, ne connaissent pas de difficultés. Il n'est pas simple de se retrouver tous ensemble, notamment dans les quartiers périphériques, dans des conditions d'hébergement peu saines du fait de la surpopulation. Je trouve cependant que d'une manière générale, les familles françaises se sont bien tenues. Je vois cette période de façon plutôt optimiste, ce qui s'explique peut-être par ma nature : nous avons enregistré moins de faits graves pendant cette période, ce qui ne signifie pas qu'aucun n'a eu lieu. Des homicides ont naturellement eu lieu, mais nous n'avons pas constaté une flambée des violences extrêmes, ce qui s'avère plutôt rassurant pour l'état de la société française et des familles de manière générale.

Nous avons aussi vu de nouvelles solidarités se développer entre les Français : les voisins ont été plus attentifs, ils ont moins hésité à alerter les services de police lorsque des tensions apparaissaient dans certains foyers. Même si les conditions de circulation étaient rendues difficiles, nos dispositifs ont fonctionné d'une manière différente : nous avons beaucoup travaillé sur les réseaux sociaux. Avec nos partenaires associatifs habituels, certes notre fonctionnement à distance s'avérait moins efficace que le présentiel, car il est important de pouvoir accompagner les personnes dès qu'elles se manifestent auprès des structures de prise en charge, mais des groupes WhatsApp ont pu être constitués avec les travailleurs sociaux au titre d'échanges avec les victimes. De nouvelles formes de solidarité se sont donc développées qui constituent plutôt de bons signaux.

Les cybermenaces et la cybercriminalité constituent un vrai sujet pour nous. Nous sommes très attentifs à ce qui se développe sur le cyberespace et savons que les infractions en lien avec la pédopornographie sur Internet ont largement crû durant le confinement. Internet nécessitant un contrôle parental et de la vigilance, nous avons beaucoup communiqué, au travers des réseaux sociaux, pour alerter sur les dangers d'internet et attirer l'attention des parents sur les contrôles qu'ils doivent mettre en place. L'usage d'internet par les plus jeunes doit être, autant que faire se peut, maîtrisé.

Plus largement, nous avons communiqué sur la cybercriminalité, car les escrocs n'ont pas arrêté de travailler pendant la période. Nombre d'escroqueries ont porté sur des ventes de masques et de gels hydroalcooliques : les escrocs se sont montrés très opportunistes et ont fait la preuve de leur adaptabilité, c'est pourquoi nous avons été très vigilants et avons largement communiqué sur les risques de l'Internet pour tous les Français et en particulier, pour les plus jeunes qui, parce qu'ils restaient à la maison, fréquentaient beaucoup les réseaux sociaux.

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