Intervention de Général Vincent Barbey

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 11h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Général Vincent Barbey, sous-directeur de la sécurité publique et de la sécurité routière :

Nous avons réalisé, à l'intention des parents, une infographie sur les cybermenaces et les risques d'Internet, que je vous remettrai. Les informations que nous transmettons aux parents portent sur les contenus pornographiques ou violents, le cybersexisme (harcèlement, discrimination), le sexting (ou textopornographie), les diffusions de contenus, les chantages à caractère sexuel, les jeux de paris et d'argent en ligne, les achats intégrés générant des surcoûts, les challenges ou défis dangereux.

Sur tous ces risques, nous mettons des points d'écoute à la disposition des parents – comme Net Ecoute, l'association la Mouette avec laquelle nous travaillons et la brigade numérique qui diffuse des informations sur toutes ces menaces, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Nous leur donnons des conseils sachant que le confinement induit un accès facilité à internet. Les enfants pouvaient en effet passer 12 à 15 heures par jour en lien avec leurs camarades, sur les réseaux sociaux ou sur Internet. Nous leur conseillons donc de surveiller et leur indiquons comment réagir.

En termes de soutien à la parentalité en période de confinement, nous avons diffusé différents principes à respecter. Sur la thématique « Comment parler du coronavirus avec les enfants ? » par exemple, ils sont les suivants : ne pas forcer l'enfant à parler, répondre aux questions, utiliser des mots simples, se baser sur des faits réels, accueillir les questions avec bienveillance, ne pas faire de promesses non réalistes, ne pas présupposer les réactions de ses enfants ou leur attribuer ses propres inquiétudes, etc. Tous ces conseils ont été travaillés avec des associations, des intervenants sociaux et des pédopsychiatres. Nous les diffusons sur le site de la gendarmerie sous le titre « Soutien à la parentalité en période de confinement ».

Enfin, j'ai évoqué les mineurs non accompagnés parce que Madame la ministre m'avait interrogé sur le fait que nous ayons eu affaire à des adolescents isolés, ce qui n'a pas été le cas. En revanche, nous avons eu quelques cas de mineurs non accompagnés qui n'étaient pas forcément pris en charge et vivaient dans des squats. Nous les avons découverts parce que déchargée d'un certain nombre de missions classiques, la gendarmerie a profité de ce confinement pour aller au plus profond des territoires. La gendarmerie couvre en effet 95 % du territoire et notamment, des zones rurales très isolées, au sein desquelles les gendarmes ne se rendent pas systématiquement lors de leurs patrouilles. C'est pourquoi ils ont profité du temps de confinement pour acquérir à nouveau des connaissances à propos de ces territoires et aller à la rencontre des personnes, dans le cadre de l'opération Répondre présent.

Là, nous avons découvert des personnes en grande précarité, qui vivaient en marge de la société. Nous avons beaucoup parlé des ZAD, mais il existe aussi des endroits, dans des secteurs ruraux isolés, où des personnes vivent un peu coupées du monde. Les gendarmes ont donc profité du temps de confinement pour renouer le contact. Ils ont par exemple amené des devoirs aux enfants, puisque ces personnes ne disposent pas de connexion internet. Les gendarmes ont donc tissé un lien, transmis les informations aux intervenants sociaux du département et mis ces personnes en relation avec l'intervenant social de la gendarmerie, qui leur permettra d'ouvrir certaines portes afin d'améliorer leur situation. Tels sont les signaux faibles que je souhaitais évoquer.

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