Je vous transmettrai les statistiques de la plateforme de signalement des contenus illicites sur Internet (Pharos), conduite par la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité, au sein de la direction centrale de la police judiciaire. Celle-ci a vu son activité fortement croître durant la période de confinement, notamment en matière de contenus pédopornographiques. L'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a quant à lui constaté une augmentation importante des échanges de fichiers (peer-to-peer), liés à la pédopornographie.
En revanche, le phénomène prostitutionnel a fortement régressé. La prostitution de voie publique a disparu durant le confinement, mais nous sommes fortement préoccupés par ce que nous qualifions, sans doute mal, de proxénétisme des cités, à savoir des jeunes femmes qui, dans les cités, se livrent à la prostitution. Nous n'apprécions guère ce terme, nous devrons donc en changer. Ce phénomène émerge depuis plusieurs années et nous y travaillons beaucoup, car il concerne nombre de mineurs. Des travaux sont en cours notamment avec le ministère de la Justice et la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF).
Enfin, nous constatons une augmentation des offres de prostitution sur internet. Le phénomène date d'une dizaine d'années, à savoir une disparition progressive de la prostitution de voie publique au bénéfice de la prostitution par Internet, au moins pour la prise de contact. Toutefois, les clients rencontraient, pendant le confinement, plus de difficultés pour se déplacer et pouvaient difficilement justifier leurs déplacements uniquement sur ce motif. Nous n'avons donc pas noté d'augmentation de la prostitution de cette nature-là.