Intervention de Philip Modolo,

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 14h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Philip Modolo, :

Le rapport avec les préfectures est extrêmement hétérogène et complexe en termes de fonctionnement pour les associations. Une enveloppe de 36 millions d'euros a été récemment dédiée par le Premier Ministre aux associations pour assurer l'aide alimentaire jusqu'en fin d'année. Or il a décidé de la décentraliser. Notre fonctionnement propre est plutôt national, sur la base d'achats groupés pour le compte des associations départementales. Par conséquent, compte tenu de la décentralisation de ces crédits, nous sommes tenus de présenter cent dossiers au lieu d'un, avec un système de subrogation pour faire en sorte que des subventions perçues par les associations départementales puissent remonter au niveau national, ce qui aboutit à une « usine à gaz ». Nous avons argumenté, mais le Premier Ministre a refusé, certainement pour des raisons politiques visant à revenir vers l'échelon local, et ces enveloppes sont restées décentralisées, ce qui nous conduit à remplir nos dossiers de demandes financières dans chacun des départements. Le résultat est que les Restos du cœur reçoivent des enveloppes comprises entre 10 et 60 % de nos demandes, selon les départements.

Nous constatons donc une hétérogénéité dans les retours concernant les dotations financières. Certains sont supérieurs à ce que nous représentons en termes de distribution. La Seine-Saint-Denis a été extrêmement généreuse à l'égard des Restos du Cœur en répondant à 60 % de nos demandes. D'autres départements, pour des raisons inconnues, ne nous accordent que 10 %. Par conséquent, le résultat global est complètement aléatoire. Alors que nous devons prévoir une situation à la fin de l'année et engager des achats de négoce et de nourriture pour faire face à la situation, nous rencontrons un aléa complet sur la somme que nous percevrons au final. Or la distribution de 130 millions de repas nécessite d'anticiper les commandes. Ce cas concret illustre la relation avec les préfectures et le décalage en temps administratif versus le temps opérationnel de l'urgence, qui est absolument nécessaire.

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