Effectivement, il s'agit de permettre aux personnes d'exercer leur dignité.
Nous avons adressé de nombreux recours auprès du Défenseur des droits concernant les amendes de 135 euros, lesquelles sont insupportables pour les personnes percevant le RSA ou pour un jeune allant déposer des médicaments chez sa grand-mère, ayant oublié de prendre sa pièce d'identité et ne sachant remplir le document comme il se doit. Ces recours ont été plutôt bien instruits.
Nous avons fortement bataillé avec La Poste, dont nombre de bureaux ont fermé. Or les bénéficiaires du RSA s'y rendent en début de mois pour percevoir leur allocation. Les difficultés ont persisté après le confinement car de nombreux bureaux de poste n'ont pas rouvert immédiatement. Certaines personnes qui parvenaient à survivre avec le RSA depuis des années et étaient fières de ne plus se rendre aux distributions alimentaires ont été contraintes d'y retourner.
L'appel aux services des impôts est gratuit, mais les numéros des CAF et de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) sont payants. Certaines personnes en situation de pauvreté qui font l'objet de ruptures de droits ou de changements de situation ne disposent que d'une carte de téléphone prépayée et ces appels leur ont coûté une fortune. Nous avons bataillé avec des opérateurs téléphoniques pour obtenir des cartes de téléphone et des téléphones. Les factures de téléphonie des personnes les plus défavorisées dans notre pays durant cette période sont un vrai scandale.