Pendant la crise, l'Éducation nationale a dû faire preuve de souplesse et a laissé s'exprimer une certaine créativité au travers de tous ceux qui travaillent pour elle. Comment préserver cette souplesse et cette créativité ?
Les associations ont permis à l'Éducation nationale d'éviter de perdre contact avec des enfants. Dans certaines situations, malgré la hiérarchie traditionnelle, elles sont devenues presque aussi importantes que l'Éducation nationale. Comment dès lors soutenir, valoriser et renforcer le soutien scolaire et les activités associatives ? Je pense notamment au modèle de la Cité éducative, qui a connu un véritable essor pendant la crise et qui a favorisé la mise en place de binômes équilibrés entre l'Éducation nationale et les associations.
Concernant les gens du voyage qui ne renvoient pas leurs enfants à l'école parce qu'ils ont peur, je voudrais vous parler d'une expérience menée pendant le confinement. Lors d'une distribution alimentaire, les parents nous ont demandé quand recommençait l'école. En conséquence, avec l'aide d'étudiants volontaires et d'une association culturelle, nous avons monté une continuité scolaire pour des enfants Roms confinés dans leurs camps. À la rentrée, pour la première fois, tous ces enfants qui avaient bénéficié de cette continuité scolaire étaient présents.
Je peux vous assurer que ces enfants sont extrêmement motivés et qu'ils doivent nous inciter à aller chercher les décrocheurs. Cela donne d'autant plus de poids aux médiateurs scolaires. J'en profite également pour souligner que cette crise a rendu visibles beaucoup d'invisibles, tels les enfants logés dans les hôtels sociaux et les mineurs non-accompagnés. Ces derniers ont vécu complètement enfermés dans des squats et coupés du monde alors qu'ils sont dans des cursus scolaires. Que faisons-nous pour ces communautés d'enfants qui ont envie de rejoindre l'Éducation nationale ?
L'institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace de Toulouse (ISAE-SUPAERO) a énormément œuvré avec ses étudiants et avec les industriels pour pousser cette continuité pédagogique et travailler le tutorat. Cela semble être une des solutions les plus évidentes. Comment transformer ces initiatives en outillage de base pour éviter que chacun bricole dans son coin ?