Intervention de Gwenaëlle Durand

Réunion du jeudi 15 octobre 2020 à 15h30
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Gwenaëlle Durand, du Syndicat national des infirmiers :

Les infirmières de l'Éducation nationale effectuent des consultations. Plus de 10 millions de consultations sont réalisées chaque année dans les établissements scolaires, lors d'un passage ou à la demande de l'infirmière, des parents, ou de la communauté pédagogique ou éducative.

Ce besoin ne s'est pas arrêté pendant le confinement. Les 7 800 infirmières et infirmiers de l'Éducation nationale ont dû s'adapter très rapidement et mettre en place des appels auprès des élèves, afin de leur proposer un suivi à distance. Elles ont mis en place des télésoins par leurs propres moyens, ce qui a permis de soutenir, d'aider et d'orienter un grand nombre d'élèves, mais aussi leurs parents.

Lorsque nous appelions des élèves, nous tombions souvent d'abord sur leurs parents. Ces derniers nous ont posé énormément de questions et nous avons pu les aider et les rassurer, ce qui a été très apprécié. Ensuite, nous prenions du temps avec les élèves.

Ces appels ont constitué une nouveauté pour nous car d'ordinaire, nous pouvons voir les élèves et observer des signes. Nous avons dû nous adapter pour capter aux mieux par téléphone les signaux qu'ils nous envoyaient.

Il y a aussi eu des blocages de parents qui ont estimé que leur enfant n'avait pas besoin de parler avec l'infirmière. Cela a pu freiner le suivi des élèves. Nous avons également pu constater le sentiment de solitude et d'isolement qui a été aggravé par des problèmes psychologiques existants.

Le personnel infirmier était souvent le seul référent. Les enseignants dispensaient leur cours, ils prenaient du temps pour les élèves qui en avaient besoin, mais ils ne pouvaient s'occuper des élèves absents.

Dans ce contexte, nous avons manqué de matériel informatique, de téléphones professionnels, et de logiciel de télésoin adapté. Cela nous a freinées pour effectuer le suivi des élèves et mieux les orienter pendant le confinement.

Concernant l'accès aux soins pour tous, les différences sociales ne doivent pas retarder la mise en place des soins. Or, le manque de moyens accordés aux services infirmiers est criant. L'élève et l'étudiant doivent pouvoir bénéficier d'une consultation infirmière et être accompagnés pour surmonter les difficultés qu'ils rencontrent. Par ailleurs, la répartition des emplois entre le premier et le second degré n'est pas équitable.

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