Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 9h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous recevons ce matin M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour achever notre cycle d'auditions sur la scolarité des enfants et des adolescents pendant la crise sanitaire. Nous aborderons, bien évidemment, les enjeux de la continuité pédagogique, qui constitue un véritable défi national, tous éducateurs confondus. Nous évoquerons également les effets de cette crise, les impulsions et les métamorphoses qui en découlent au sein de l'Éducation nationale et au sein des familles. Cette crise sert également de détonateur, de révélateur et constitue un électrochoc dans notre rapport aux jeunes.

Monsieur le ministre, je vous remercie sincèrement de venir vous exprimer devant nous en cette période difficile pour l'Éducation nationale après l'assassinat de l'enseignant M. Samuel Paty, vendredi dernier, à proximité de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Je tiens, au nom de tous mes collègues ici présents, à rendre hommage à sa mémoire et à exprimer notre entier soutien à sa famille. Ce drame absolu, qui vise nos enseignants et donc nos enfants, renforce notre détermination à batailler plus farouchement encore pour une école puissante et pour tous. Il s'agit là de tout l'enjeu de cette commission d'enquête : mesurer et prévenir l'impact de la crise sanitaire sur les enfants et sur les jeunes. L'interruption de leur scolarité en constitue l'un des enjeux majeurs, comme en ont déjà fait part de nombreux intervenants ici. Si l'école représente, avant tout, un lieu d'apprentissage pour les enfants, elle est également le lieu de leur socialisation, celui des échanges avec les autres et celui où certains enfants prennent leur seul repas complet de la journée. Je tiens, à cet effet, à saluer l'engagement résolu du Président de la République et le vôtre pour avoir ouvert les écoles dès le 11 mai 2020 afin de ne pas laisser se creuser les inégalités scolaires et sociales.

Nous aimerions vous entendre sur les effets néfastes et bénéfiques de cette crise. Nous souhaitons que vous dressiez un premier bilan du confinement et de la continuité pédagogique. Nous aimerions que vous abordiez les difficultés rencontrées du fait de l'inégal accès des élèves au numérique ou de la saturation des dispositifs. Les États généraux du numérique, organisés les 4 et 5 novembre 2020, permettront, de toute façon, de tirer les premières conclusions qui s'imposent en la matière, notamment si nous devons faire face, de nouveau, à une situation similaire. Comment pourrions-nous faire mieux ? Nous aimerions également connaître votre opinion sur les conditions de la reprise à partir du mois de mai et sur l'accueil progressif des élèves, notamment ceux en situation de handicap, mais également sur le protocole sanitaire mis en place et sur la situation des lycéens, sachant que nombre d'entre eux ne sont pas du tout revenus en cours avant la rentrée de septembre 2020 et qu'ils ont obtenu leur baccalauréat dans des conditions totalement atypiques. Enfin, quel est votre regard sur la rentrée de septembre 2020 et sur les conditions de la reprise ? Les évaluations réalisées traduisent-elles un creusement des inégalités scolaires lié aux difficultés d'apprentissage pendant la crise sanitaire ? De quelle façon les programmes scolaires et les connaissances attendues doivent-ils être adaptés afin de tenir compte des retards accumulés et de ne pas ajouter un stress supplémentaire, notamment chez les jeunes ?

Je vous donne la parole, M. le ministre, pour une intervention liminaire de dix minutes environ. Elle précédera nos échanges et je demande à mes collègues, nombreux ce jour, de limiter leurs questions à leur plus simple expression.

Auparavant, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».

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