Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 9h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Je vous remercie pour vos propos liminaires et je m'associe, bien évidemment, à l'hommage rendu par la présidente à cet enseignant, victime d'un attentat terroriste islamiste. Vous avez dit : « cela nous oblige » et je partage ces propos. La République doit permettre à tous les enfants d'être bien accueillis au sein de cette école de la République et celle-ci doit également à ses enseignants une reconnaissance qui doit se traduire concrètement. L'enfant va à l'école de trois ans jusqu'à l'université, car la France a besoin de compétences pour se développer et pour le bien-être de tous.

J'aimerais, monsieur le Ministre, que vous nous fassiez part de votre retour d'expérience sur le processus décisionnel, qui peut d'ailleurs se reproduire, conduisant à arrêter, ou non l'école. Avez-vous pu établir des critères pour prendre une telle décision ?

De plus, s'agissant de la continuité pédagogique, je partage totalement vos propos. L'école représente un lieu social et il ne s'agit pas de démultiplier le travail à travers les outils de vidéoconférence. Pour autant, si nous devons, de nouveau, suspendre la scolarité, il semble que la diversité des outils numériques pose problème. Nous constatons, en outre, que même si l'enfant dispose des outils numériques, sa famille est parfois en incapacité de l'accompagner. Envisagez-vous, au sein même de l'école, une formation au numérique pour que les enfants soient tous autonomes sur ce sujet ?

S'agissant des évaluations, vous avez indiqué que vous nous communiqueriez les résultats dans quelques jours. Nous avons auditionné un membre de l'Éducation nationale qui nous a expliqué que le niveau scolaire des classes ne devait pas baisser. De fait, comment pouvons-nous nous occuper des enfants qui sont en décrochage scolaire sans pénaliser le niveau de la classe ? Je pense notamment aux passages importants de la maternelle au CP et du CM2 à la 6e. Comment pouvons-nous éviter que certains enfants paient, durant toute leur scolarité, le prix de cette période ?

Au cours de cette période, nous avons constaté qu'un grand nombre d'initiatives ont été prises. L'école a certes pris son autonomie, mais elle s'est également ouverte au monde associatif et aux parents. De nouveaux liens se sont d'ailleurs créés entre les enseignants et les parents. Elle s'est, en outre, ouverte à d'autres professions, comme les pédiatres ou les pédopsychiatres. Comment pouvons-nous conserver cette ouverture et ce partage de l'école avec le monde extérieur ?

Enfin, s'agissant de la prise en compte du mal-être, nous avons entendu les enseignants et d'autres intervenants dans l'école souligner que les décisions étaient trop verticales et qu'ils n'étaient pas suffisamment entendus. Comment envisagez-vous d'organiser des temps plus importants d'écoute, de débats et d'informations avec l'ensemble des équipes pédagogiques ?

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