Intervention de Adrien Di Rollo

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 14h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Adrien Di Rollo, étudiant en Master 2 Droits de l'Homme et Union européenne à l'université de Paris-Sorbonne :

Bonjour. Je vous remercie pour votre invitation à cette audition.

Tout d'abord, je peux vous dire que je vais bien à la fois physiquement et moralement, parce que j'ai la chance de suivre une formation encore en présentiel. Dans un contexte de couvre-feu qui s'applique dans les grandes métropoles françaises comme Paris, Lyon, etc., suivre une formation en présentiel constitue une réelle chance. Le master 2 que je suis favorise les oraux, car la prise de parole permet de gagner en confiance. Ces oraux sont essentiels, et j'imaginerai mal leur organisation à distance. J'ai également la chance que ma directrice de master soit très active dans le contexte de la crise et favorise l'enseignement en présentiel.

Les étudiants de mon master recherchent un stage pour avril 2021. Il est vrai que la recherche de stage est difficile en cette période de crise sanitaire, car les offres de stages ne sont pas aussi nombreuses qu'en situation normale. Cela défavorise directement les étudiants, et nous craignons que les offres soient en nombre insuffisant pour faire face aux demandes.

Je suis rentré en France le 20 juillet 2020, après avoir suivi mon master 1 en Colombie. Dans ce pays, j'ai connu un dispositif que mes camarades de classe restés en France n'ont pas expérimenté dans le cadre des examens, à savoir le contrôle à distance. Dans le cadre de la visioconférence, les professeurs réalisaient une capture d'écran pour chaque étudiant pour vérifier s'ils s'aidaient de cours ou trichaient. De tels contrôles se sont développés en Amérique du Nord et du Sud, mais cela n'a pas été le cas en France. Or, pour assurer l'égalité des chances entre les étudiants dans le cadre des examens à distance, ce système serait utile.

Il est à noter que certains de mes camarades ont rencontré des difficultés à être acceptés en master 1 et 2 en raison d'un nombre important de candidatures en droit, et supérieur aux places disponibles. Beaucoup d'étudiants ont validé le dernier semestre de licence alors que leur niveau ne le leur permettait sans doute pas, et le nombre d'inscription en master 1 a alors été trop important.

La crise sanitaire a également eu des conséquences sur les échanges internationaux et sur les étudiants qui souhaitaient partir à l'étranger au cours de l'année scolaire 2020-2021. J'ai eu de la chance d'arriver en Colombie en septembre 2019. Mon séjour a été écourté, mais je n'ai pas été directement concerné par les mesures qui ont empêché certains étudiants de quitter la France.

J'ai également eu la chance de ne pas subir de confinement à mon retour en France. L'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle a organisé des tests PCR. Je n'ai pas eu à payer mon test, l'État m'ayant permis d'en bénéficier gratuitement, ce qui constitue un point important quand l'on sait que les étudiants se trouvent souvent en situation précaire.

Toutefois, l'État devrait, dans la mesure du possible, continuer à permettre aux étudiants de suivre des cours en présentiel. Nous savons que cela est impossible dans certaines écoles et certaines classes, notamment lorsqu'elles comptent plus de 30 élèves. Nous avons la chance en master 2 Droits de l'Homme et Union européenne que les classes comptent environ 25 élèves. Dans un tel cas, il est préférable de continuer les cours en présentiel, sachant qu'en master 2, la prise de parole à l'oral est très importante.

Néanmoins, il est également essentiel de continuer à respecter les gestes barrières. Pour ne rien vous cacher, le nombre de personnes en classe est normalement limité à 20, mais dans les faits, nous sommes plutôt 26 ou 27. Les mesures ne sont donc pas tout à fait respectées, mais notre directrice souhaite continuer les cours en présentiel. Je comprends cette décision, et je l'apprécie, car je souhaite aller en cours, mais malheureusement, les mesures sanitaires ne sont pas totalement appliquées.

En outre, les étudiants ont besoin de sortir et de voir leurs camarades, bien que notre génération soit également très active sur les réseaux sociaux.

Les étudiants sont directement touchés par l'épidémie de Covid-19, mais nous devons rester solidaires jusqu'à ce que la situation se tempère – d'ici juin 2021 selon les statistiques disponibles aujourd'hui. Dans l'attente, nous devons nous serrer les coudes, consentir des efforts, et continuer à nous efforcer d'organiser les cours en présentiel. Je ne rentrerai pas personnellement dans le monde actif dans un futur proche, mais d'autres étudiants ont été concernés en 2019 et 2020, et il a été très difficile pour eux de se projeter dans le futur. Je suis le premier à le comprendre, moi qui entrerai prochainement dans la vie active.

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