Intervention de Lilian Rousset

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 14h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Lilian Rousset, étudiant en Master 2 Relations Internationales-Sécurité et Défense à l'université de Lyon 3 :

Merci, Mme la présidente, de votre invitation . Physiquement et moralement, comme mes camarades, je me sens bien. Je n'ai pas d'appréhension particulière au regard de l'avenir, même si les difficultés qui pourraient apparaître vis-à-vis du stage de fin d'études, dans le cadre de mon master 2, constituent évidemment une source de préoccupation.

De très nombreux points ont été abordés par les intervenants précédents. J'axerai donc ma prise de parole sur l'université que je connais, l'université Jean Moulin-Lyon 3. Au regard de la taille de celle-ci, je n'aurai pas la prétention de rendre compte de l'ensemble des suivis pédagogiques appliqués au sein des différentes composantes de l'université.

Je peux toutefois vous dire que très rapidement, des liens pédagogiques ont été mis en place au moment du confinement. Le département d'études slaves auquel j'étais rattaché a réalisé un important travail pour assurer la poursuite de la continuité pédagogique, en proposant de nombreux exercices, vidéos et films en russe, qui nous permettaient de continuer à pratiquer la langue.

Dans le cadre de mon diplôme principal au sein de la faculté de droit, un certain nombre de cours ont été achevés par l'envoi de fichiers au format PDF sur la plateforme pédagogique de l'université. D'autres enseignements n'ont jamais été terminés, ce qui est forcément regrettable. D'autres, enfin, ont résolument changé de forme.

In fine, nous n'avons reçu que trois notes pour le second semestre, dont deux sur la base d'exposés prévus à l'oral qui ont été transformés en exposés écrits, et une à l'issue d'un exercice de simulation de crise, traditionnel à l'université Lyon 3, et qui avait été réalisé en janvier.

Ainsi, la continuité pédagogique a été mise en place, mais en demi-teinte, avec à la clé des notes, pour ce master 1 Relations internationales, globalement très supérieures à celles des promotions précédentes, et une moyenne qui n'était pas représentative du niveau des étudiants, la notation finale n'ayant porté que sur un tiers des enseignements attendus.

Aujourd'hui, le fonctionnement mis en place à Lyon 3 me semble à mi-chemin entre celui de Paris-Dauphine et celui de la Sorbonne. Il prévoit 50 % de temps en présentiel et 50 % en distanciel, de la première année au master 2. Toutes les promotions sont divisées en deux groupes, le premier étant sur site une semaine, et le second la semaine suivante. Le groupe absent reçoit un fichier PDF en guise de cours. Certains professeurs enregistrent également leurs cours et les envoient à leurs étudiants. D'autres diffusent leurs cours en direct, ce qui pose la question de la fracture numérique déjà été évoquée par Vincent Llorens. J'ai l'exemple d'un camarade qui habite, selon ses termes, « au fin fond de l'Ain », et qui rencontre d'importantes difficultés. Pour suivre les cours à distance, il doit se rendre chez un camarade ou à la bibliothèque, voire participer aux cours en présentiel alors qu'il n'en a normalement pas le droit.

Je souhaite évidemment qu'un maximum de cours restent assurés en présentiel. Je suis en ce sens proche de la position d'Adrien Di Rollo. Toutefois, mon université (et c'est sans doute le cas d'autres établissements d'enseignement supérieur) n'a pas suffisamment pris en compte la diversité des parcours de ses étudiants. Je comprends qu'en première année, une promotion de 500 élèves soit divisée en deux afin d'assurer la distanciation sociale, mais dans le cadre du master, nous nous trouvons dans des salles pouvant accueillir 30 ou 40 personnes, voire plus, et notre promotion de 25 élèves est malgré tout divisée en deux. Nous sommes alors parfois à 10 ou 12 dans de grandes salles, pénalisant les étudiants qui souhaiteraient accéder à l'intégralité des cours, ce qui ne saurait leur être reproché lorsqu'ils ne reçoivent qu'une restitution papier de ceux-ci.

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