Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 14h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous avons entendu les responsables des universités et des grandes écoles, et leurs administrations considèrent qu'ils sont conscients des problèmes que les étudiants rencontrent, alors ceux-ci expriment souvent le fait qu'ils se sentent seuls et désarmés. Ces administrations incitent les élèves à leur écrire et à les remettre en question, et à ne pas souffrir en silence, ou à voir souffrir à leurs côtés sans réagir.

Elles ont du mal à identifier les étudiants qui connaissent des problèmes, par exemple au regard du fait que la période d'intégration n'a pu être mise en place comme à l'accoutumée, ce qui crée de la solitude chez beaucoup d'étudiants, ou des difficultés à suivre les cours à distance que vous avez déjà évoquées. Il ne faut donc pas hésiter à porter la parole des étudiants auprès des administrations. La crise est le moment pour les étudiants de prendre cette parole, et de la conserver. Ils peuvent s'appuyer sur les administrations, mais pour ce faire, ils doivent les saisir.

Par ailleurs, un très fort sentiment de solitude peut être constaté chez les étudiants relevant d'Erasmus, que cela soit des étudiants français partis à l'étranger ou les étudiants étrangers présents en France. Ce sentiment de solitude était parfois présent avant la crise. Beaucoup d'étudiants étrangers se sentent seuls sur notre territoire de manière générale. Cette crise participe-t-elle à renforcer la solidarité entre les étudiants, ou a-t-elle encore creusé les solitudes individuelles, dans un contexte où le confinement impose une solitude factuelle ?

En outre, nous constatons une forte demande pour que les professeurs se montrent plus attractifs, et arrêtent de proposer des cours en ligne dénués d'interaction et qui prennent la forme de monologues d'une ou deux heures. Il est vrai que d'autres modèles d'enseignement à distance existent. Êtes-vous d'accord sur cette demande ?

Qu'en est-il des addictions ? Quelles formes d'addictions ou de conduites à risques avez-vous vu se développer dans votre entourage ? De nouvelles « modes » sont-elles apparues ?

Comment avez-vous vécu votre éventuelle addiction aux réseaux sociaux, et quel rôle ceux-ci ont-ils joué dans le cadre de la crise sanitaire ?

Avez-vous constaté des décrochages chez les étudiants, soit par découragement, soit par paresse – sachant qu'en l'absence de stimuli immédiats, les étudiants peuvent se retrancher derrière leur écran) ? La paresse est-elle venue polluer vos études ?

Enfin, inventez-vous de nouvelles pratiques pour vivre votre jeunesse, la fête, la joie et les relations amoureuses, dont vous pourriez être privés dans le cadre de la crise ?

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