En Loire-Atlantique, l'accueil des jeunes filles est une préoccupation assez récente pour nous, mais qui prend de l'ampleur. Nous sommes de plus en plus confrontés à deux types d'arrivées concernant les jeunes filles : d'une part, des jeunes filles qui font partie de réseaux de prostitution, que nous essayons de mettre à l'abri – elles sont souvent issues des mêmes communautés ou des mêmes origines ; d'autre part, des jeunes filles mineures qui arrivent enceintes sur nos dispositifs, l'un n'excluant pas l'autre.
Ce phénomène récent, mais qui prend de l'ampleur, vient peser sur nos dispositifs, notamment de prise en charge en centre maternel. Nous serons certainement obligés d'ajuster nos dispositifs pour permettre une prise en charge plus adaptée de ces situations.
Sur l'évaluation, au-delà du standard évoqué par Mme Yasmine Degras, des formations ont été organisées et continuent de l'être, permettant d'harmoniser a minima les évaluations.
S'agissant des jeunes qui font l'objet de refus au niveau de la préfecture, nous essayons, autant que faire se peut, d'opérer des recours gracieux auprès des services préfectoraux en faisant valoir la qualité du parcours des jeunes, et surtout l'impact que cela a sur nos équipes et sur les éducateurs.
Vous imaginez bien que lorsque vous investissez du temps, de l'énergie et de l'argent public pendant deux ans, le fait d'avoir des refus de titres de séjour pour des jeunes qui se sont montrés exemplaires dans leur parcours, qui ne cherchent qu'à s'insérer et qui répondent à des besoins sur des métiers en tension, peut créer un malaise.
Donc, lorsque nous discutons avec les services préfectoraux, nous arrivons parfois à être entendus parce que l'exemplarité du parcours le justifie. Sinon, la seule voie qui nous reste est la voie du droit et de la contestation. Mais la difficulté se situe essentiellement sur la consolidation des actes d'état civil.