Intervention de Corinne Torre

Réunion du jeudi 29 octobre 2020 à 15h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Corinne Torre, cheffe de la mission France à Médecins sans frontières :

Il me semble que nous avons, au travers de l'ensemble des interventions, un aperçu complet de la complexité de la prise en charge de ces mineurs ou jeunes majeurs. Je partage l'avis exprimé par Monsieur Seydina Boiro concernant la nécessité d'uniformiser les aides sociales en France. Nous devons faire en sorte qu'elles soient identiques dans l'ensemble des départements. Ces derniers sont plus ou moins en difficulté, pour des raisons variables dont je n'ai pas nécessairement connaissance. En tout état de cause, la faute ne doit pas être rejetée entièrement sur l'ASE. Ce service est lui-même en difficulté, probablement par manque de moyens financiers. Dans ce contexte, je pense que l'État a un rôle à jouer. Cette affirmation fait en général l'objet de polémiques car elle sous-tend que le conseil départemental, qui est en charge de la protection de l'enfance, risquerait de se voir dépossédé de cette fonction de protection au profit du ministère de l'intérieur, ce qui n'est absolument pas la volonté de qui que ce soit. Cependant, une remise à plat de notre système de prise en charge des mineurs s'avère nécessaire. Il serait par ailleurs souhaitable de dépasser la notion de « mineur » en envisageant un accompagnement scolaire de ces jeunes, quel que soit leur âge, jusqu'à ce qu'ils obtiennent un métier. Aujourd'hui, c'est ce qu'ils souhaitent. Nous ne pouvons pas les laisser dans l'incertitude, dans cette forme de malveillance qui les entoure. Nous ne pouvons pas les laisser dans cette maltraitance dont les associations héritent, puisque ce sont avant tout les associations qui pallient cette souffrance.

Pour répondre à Madame Marie-George Buffet concernant ce fameux guide qui a été rédigé, je le considère personnellement comme un premier jet. Ce document est pour moi une base de travail qui nécessite d'être alimentée en continuant à écouter les associations œuvrant sur le sujet. Je vous invite autant que possible à encourager la poursuite de ce travail et à continuer d'organiser des sessions comme vous le faites aujourd'hui. J'espère que vous pourrez continuer à porter ce débat. Je pense qu'une seule session ne sera pas suffisante compte tenu de son immense complexité. Nous devons continuer à échanger sur le sujet et à débattre, à rentrer dans les détails afin d'avoir une meilleure connaissance de la situation.

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