Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du vendredi 6 novembre 2020 à 15h30
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous poursuivons nos auditions sur les conséquences de la crise sanitaire pour les enfants et la jeunesse, en recevant aujourd'hui M. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles. Votre audition était évidemment incontournable dans le cadre de nos travaux, tant au titre de vos fonctions de ministre chargé de la protection de l'enfance au début de la crise sanitaire, qu'à celui des fonctions que vous occupez depuis juillet dernier, avec votre portefeuille élargi à l'enfance et aux familles.

La quasi-totalité de nos interlocuteurs ont fait part, à chaque audition, de l'insuffisante prise en considération des enfants et de leurs droits dans l'élaboration de nos politiques publiques, de façon générale, et dans la gestion de la crise sanitaire que nous traversons, plus spécifiquement. Votre position sur ce constat et sur les moyens d'y remédier nous intéresserait. Hier, le directeur d'Unicef France évoquait un pourcentage absolument éloquent : sur les sommes investies pour combattre la crise et qui représenteraient 10 % du PIB mondial pour les pays développés, 2,6 % seulement seraient consacrés aux enfants et à la famille.

Nous souhaiterions vous entendre sur plusieurs sujets, en premier lieu, sur celui de la protection de l'enfance, pour laquelle vous mettez en œuvre depuis octobre 2019 une nouvelle stratégie. Nous aimerions savoir quels enseignements ont été tirés sur l'accueil et l'accompagnement des enfants protégés pendant le confinement du printemps, dans les établissements et chez les assistants familiaux, et quelles ont été les difficultés rencontrées à la fois en termes d'effectif de professionnels, de continuité pédagogique pour les enfants, mais aussi en termes de droits de visite, d'accès aux instituts médico-éducatifs (IME) et aux instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP). Nous aimerions également savoir quelles ont pu être les heureuses surprises, comme l'investissement sans compter des travailleurs sociaux, dont ni l'éthique, ni la vocation n'ont été confinées.

Les modalités du second confinement, bien différentes du premier, grâce au maintien de la scolarité pour tous les enfants, mais aussi des droits de visite et des interventions à domicile pour les enfants protégés, s'appuient-elles des connaissances du premier confinement et dans quelle mesure ?

Nous souhaiterions également obtenir votre éclairage sur la prévention des violences faites aux enfants, sujet sur lequel vous vous êtes fortement mobilisé dès le premier confinement, avec l'appui apporté au numéro 119 et le lancement de campagnes de sensibilisation. Quels sont les enseignements retirés du premier confinement, qui pourraient s'avérer utiles dans le cadre de celui que nous connaissons aujourd'hui ? Nous vivons quasiment des travaux pratiques grandeur nature en cette période.

Nous sommes également désireux de vous entendre sur les actions entreprises pour soutenir les familles, dont nombre d'entre elles risquent, ou sont déjà en train, de basculer dans la précarité, et sur l'accompagnement de la parentalité, dont l'importance a été évoquée à plusieurs reprises au cours de nos travaux, avec également de très bonnes surprises sur ce sujet.

Il me semblerait également souhaitable de réfléchir au renforcement du soutien apporté aux familles monoparentales, dont les difficultés ont été exacerbées pendant la crise sanitaire.

N'hésitez pas à évoquer les conséquences positives qu'a eues la crise dans certains domaines. Parmi les enfants que nous avons auditionnés jusqu'à présent, notamment sur le terrain, une très grande majorité nous ont dit avoir été heureux de retrouver une vraie vie de famille. A également émergé un ensemble de questions sur la reprise en main des rôles de parent, d'enseignant, d'éducateur, etc.

L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter serment et de dire la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».

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