Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du vendredi 6 novembre 2020 à 15h30
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Je m'interroge sur ce qu'il advient de ces enfants qui ne relèvent ni de l'aide sociale à l'enfance ni des violences conjugales ou intrafamiliales, mais qui sont les enfants de parents divorcés ou en instance de divorce et qui sont très nombreux. Quel effet a eu le confinement sur ces enfants ? Comment pourrions-nous connaître l'état psychique de tous ces jeunes qui se sont retrouvés pris en étau sans pouvoir s'extirper d'une situation familiale souvent très tendue ? Ces enfants subissent effectivement le divorce de leurs parents. Ils sont nombreux et leur situation est plus sournoise.

Je voudrais également alerter sur les problématiques filles/garçons. Il semblerait qu'il existe une telle distinction, nous l'avons perçue en discutant avec les collégiens que nous recevons. Les filles sont plus anxieuses. Elles sont plus harcelées que les garçons. Ce n'est pas seulement le michetonnage. Cela se produit dans les transports. Nous ignorons si c'est en lien direct avec la crise, mais les filles signalent de nombreuses situations, comme des regards, des interpellations. Elles sont davantage confinées « d'office » par les parents, alors que les garçons déclarent se ficher de la situation, ne pas être anxieux et en profiter pour jouer au football. Je caricature quelque peu. Cependant, nous avons reçu hier l'Unicef, qui nous a communiqué des chiffres inquiétants, notamment à l'international. Les filles sont de nouveau mises au travail, elles font de nouveau l'objet de mariages précoces, etc. Il convient d'être attentif à ces signaux, qui restent faibles pour l'instant, mais qui s'accélèrent.

Il est nécessaire de souligner l'importance vitale de tous les adultes relais, notamment les surveillants dans les cours de récréation, auprès desquels les enfants se confient. Ces adultes sont les seuls auprès desquels les enfants se racontent et se défoulent psychiquement. Pour l'instant, l'école, le collège et le lycée sont toujours ouverts. Si le périscolaire s'arrête, la situation sera très compliquée. Les enfants ont besoin de ces soupapes de décompression.

Je voulais savoir si vous aviez d'autres appels d'offres de projets de soutien à la parentalité. Ce sujet est extrêmement intéressant et si la porte s'est entrouverte, il faut l'enfoncer. Avez-vous reçu des retours positifs de la reprise par les parents d'un rôle d'éducateur ? Comment pouvons-nous les accompagner dans cette reprise en main de l'autorité ?

Il est essentiel de travailler de manière de plus en plus transversale entre tous les ministères. Cependant, comment faire pour nous y retrouver ? Pour travailler efficacement et pour que nous soyons des relais actifs sur le terrain, il nous faudrait disposer d'une boîte à outils.

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