Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du mercredi 18 novembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous poursuivons nos travaux sur les conséquences de la crise sanitaire sur les enfants et la jeunesse, en entendant ceux qui sont concernés au premier chef, les jeunes et parmi ces derniers, ceux qui ont traversé la crise dans des conditions incroyablement précaires, fortement aggravées par l'épidémie. Les jeunes que nous recevons aujourd'hui ont vécu le confinement dans des baraquements, des bidonvilles, des squats ou des hôtels sociaux, dans des lieux exigus et insalubres avec très peu de points d'eau et encore moins de savon. Ils ont dû déployer des efforts bien plus importants que le reste de la population pour avoir accès à des produits de première nécessité, comme des couches pour les bébés, des produits d'hygiène ou alimentaires. Ils ont pu se trouver particulièrement isolés, physiquement, psychologiquement, économiquement et sociologiquement et n'ont évidemment pas disposé de moyens adaptés pour suivre leur scolarité. Ici et là, des initiatives exceptionnelles actent de leur résistance, de leur résilience et de leur détermination à surmonter cette crise Covid, une crise supplémentaire dans leur quotidien déjà extrêmement compliqué.

Nous entendons aujourd'hui Ana Maria Stuparu, lycéenne ; celle-ci devait être accompagnée de Anina Ciuciu, marraine du collectif #Ecolepourtous, avec qui nous travaillons beaucoup, mais elle a eu un empêchement de dernière minute. Aminata Coulibaly et une petite fille appelée Océane, logées à Toulouse dans un hôtel social, sont également présentes pour nous raconter les conditions de vie des enfants dans un hôtel social en période de confinement et de déconfinement. Elles sont accompagnées par Annabelle Quillet, membre du groupement pour la défense du travail social, travailleuse sociale qui a fait partie de ceux les ayant accompagnés dès le premier jour de la crise. Le contexte était extrêmement anxiogène puisque personne ne savait qui aller gérer, s'occuper et prendre en charge ces populations, ne serait-ce que d'un point de vue alimentaire. À Toulouse par exemple, 1 800 familles étaient coincées dans les hôtels sociaux. Nous recevons aussi Mory, Leticia et Sambou, jeunes mineurs isolés accompagnés par Nathalie Senikies de l'Association de solidarité avec les mineurs isolés étrangers (ASMIE). M. Andrei Nicolae, membre de Rencont'roms nous, est accompagné de Frindus, volontaire en service civique. Ils sont tous deux issus d'un campement rom de Toulouse, dans lequel ont été menées une série d'expérimentations. Je reçois également Manon Fillonneau, déléguée générale du Collectif national Droits de l'Homme Romeurope, qui s'exprimera sur la situation plus générale des enfants et des jeunes Roms vivant en bidonville pendant la pandémie. Cette association a été extrêmement active. Il faudrait que chacun puisse se saisir de cette problématique dans sa circonscription pour essayer de diffuser les bonnes pratiques de certains territoires.

Nous sommes désireux d'entendre vos témoignages sur la façon dont vous traversez la crise actuelle, sur les conséquences de cette crise sur vos conditions de vie, sur la manière dont la crise sanitaire a pu, vous et vos familles, vous affecter physiquement et psychiquement et comment vous envisagez ce deuxième confinement, qui se déroule selon des conditions différentes du premier, puisque l'école continue. Vous avez également des qualités de résistance, de résilience et de courage dans l'adversité et une détermination à vous en servir coûte que coûte. Ce sont des ressorts que tous les enfants ne possèdent pas et qui aident, peut-être, à surmonter les crises.

Je vous passerai la parole pour une intervention de cinq minutes chacun, avant un dialogue avec la rapporteure Marie-George Buffet, à l'origine de cette commission d'enquête, ainsi qu'avec les députés présents.

L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».

Je propose à Ana Maria Stuparu de commencer. Tout ce que vous allez nous dire est précieux car nous n'avons pas souvent accès à vos conditions de vie. N'hésitez pas, la parole est libre. Ana Maria, je vous laisse la parole pour nous dire comment vous avez vécu ce confinement.

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