Merci. Je passerai à présent la parole à Andrei Nicolae. Lorsque je l'ai rencontré, il ouvrait l'accès aux bidonvilles et aux camps, où vivaient des membres de sa famille. Il a permis à la chaîne alimentaire de se constituer. Il était en effet nécessaire de traduire et d'expliquer ; aucune communication adéquate n'était disponible pour expliquer les gestes barrières, la crise sanitaire et la gestion de la chaîne alimentaire. Des jeunes des camps se sont proposés et ont, petit à petit, réussi à discipliner 150 ou 200 personnes pour que la distribution se fasse correctement. Nous nous sommes très vite rendu compte qu'au-delà de la distribution alimentaire, une très forte demande portait sur l'école. L'association culturelle Rencont'roms nous, à laquelle appartenait déjà Andrei, qui avait 17 ans à l'époque, a alors pris le relais pour appliquer la continuité pédagogique dans ces lieux, où il n'est question ni de savon ni d'eau courante. C'est presque un défi, un challenge. Andrei, peux-tu nous expliquer comment tu as vécu la situation et comment est née cette expérimentation, qui fonctionne formidablement sur ton campement ?