Bonjour et merci pour vos témoignages, votre engagement et le combat que vous menez, les uns et les autres. Comme vous avez été plusieurs à le dire, la crise a mis la lumière sur ce qui existait déjà, sur ces « violences institutionnelles », terme évoqué par l'une d'entre vous que je partage. La République n'assure pas les droits essentiels d'un certain nombre d'individus : droit à un toit, droit à la santé, droit à l'éducation, droit à pouvoir grandir avec sa famille, etc. La crise a mis en lumière tous les manquements, liés à des politiques menées pendant des décennies. Toute une partie de la population, sur notre sol, n'a pas accès à ces droits.
J'ai tout d'abord noté vos recommandations, c'est-à-dire tout ce que vous pensez que l'État devrait mettre en œuvre. En ce qui concerne l'aide sociale à l'enfance (ASE), nous avons auditionné des départements, les associations et le ministre en charge de la protection de l'enfance et de la famille. Chacun admet que les moyens ne sont pas suffisants pour accueillir en pleine dignité les jeunes mineurs qui arrivent sur notre territoire. Il est possible de se tourner vers les départements mais chacun reconnaît que le rôle de l'État, en accompagnement des départements et en contrôle de l'action des départements, doit être accentué. Je pense qu'il s'agira d'une recommandation importante de notre rapport.
En second lieu, j'évoquerai l'hébergement en hôtel. Comme Manon Fillonneau et d'autres l'ont souligné, il n'est pas possible d'utiliser l'argent public pour payer les hôteliers, sans véritable cahier des charges et ni de contrôle sur son respect. Je proposerai que cette commission d'enquête soit suivie d'une mission sur ce point précis de l'hébergement en hôtel et de sa gestion par l'État. Nous devons obtenir des éléments sur les contrôles réalisés et le coût de ses hôtels. J'en fais une affaire extrêmement importante pour les jeunes hébergés dans les hôtels du 115 mais également pour les familles, qui ont connu une situation de faim pendant le premier confinement.