L'accès aux soins a été totalement bloqué lors du premier confinement. Parmi les jeunes qui viennent ici, beaucoup sont passés par la Libye et ont vécu les parcours migratoires que vous connaissez certainement, en étant vendus comme esclaves ou violés. Ils arrivent sans pouvoir faire de test du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) par exemple. Beaucoup de jeunes filles arrivent enceintes et se retrouvent dans la rue. L'accès aux soins est déjà très compliqué en temps normal, il est inexistant en période de crise. Beaucoup de jeunes sont atteints de pathologies qui pourraient être soignées mais qui ne le sont pas. D'autres devraient subir des opérations suite à des traumatismes lors de leur parcours migratoire mais tant qu'ils ne sont pas scolarisés et réellement reconnus comme mineurs, ils n'ont pas le droit d'être soignés.
Enfin, je tiens à terminer mon propos par les préfectures. Après tout ce parcours cauchemardesque pour arriver à construire leur avenir, les préfectures ne donnent plus de rendez-vous et délivrent à ces jeunes des titres de visiteur, qui leur interdisent de continuer leurs études et de travailler, avant de les renvoyer chez eux. Ces éléments interrogent. Je vous remercie, en espérant que nos échanges serviront. La priorité est que ces jeunes aient le droit d'aller à l'école. Que faire lorsqu'ils ne peuvent pas y aller ?