Sur le point de savoir comment aider les enfants les plus vulnérables lors d'un confinement, je crois qu'il importe d'abord de renforcer la prévention. Cet effort ne suppose pas seulement des moyens, mais également une organisation. Nombre d'équipes mobiles interviennent déjà. Il leur faut pouvoir travailler le soir et en fin de semaine.
Seule, l'école ne peut pas tout. L'éducation populaire constitue le premier moyen de la prévention. Elle ne doit pas s'interrompre.
Le maintien des liens des enfants maltraités avec leurs parents appelle quelques nuances dans les propos. Aider ces parents revient à aider un nombre élevé d'enfants. Du fait du cloisonnement des institutions publiques, un véritable problème d'évaluation se pose. Chef de file, le département ne dispose finalement que de peu de moyens pour mobiliser d'autres acteurs.
À l'aide d'équipes éducatives en mesure de se rendre à tout moment dans les familles, des dispositifs montrent qu'ils se substituent avantageusement au placement. Ils offrent une solution intermédiaire entre le milieu ouvert et l'internat. Cependant, ils ne répondent qu'aux situations de carences, où les enfants encourent un danger, non à celles de danger imminent. Renforcer la pluridisciplinarité, la transversalité de l'évaluation des situations s'impose.